Que répondre quand on se fait traiter de “folle” ?

Quand on se fait traiter de « folle », on doit se rappeler une chose primordiale : ce n’est pas une insulte. C’est même un compliment, compte tenu du rôle des folles dans l’obtention de nos droits. Qui était au premier rang des émeutes de Stonewall aux côtés de nos amies trans ? Les folles ! Qui nous représentaient sur les plateaux télé des années 70 ? Les folles ! Qui a participé parmi les premiers à la lutte contre le sida ? Les folles ! C’est ce rôle important dans nos luttes qui rend le mot « folle » positif. Alors ? On se fait traiter de « folle » ? On assume et on répond ! Comment ?

« Oui et alors ? »

Répondre « Oui et alors ? » à quelqu’un qui vous traite de folle, déstabilise. Vous n’êtes pas sur la défensive. Vous assumez. Et vous vous en foutez…Et c’est celui qui insulte qui se retrouve dans une position délicate. Il est l’agresseur et ça ne marche pas. Faites quand même attention à ce que ça ne devienne pas violent. Mais en général, la posture « I don’t care » marche bien. Dans les années 1970, le prix Goncourt Jean-Louis Bory criait sur les plateaux télé : « Je suis un inverti ! ». Un courage, à l’époque, qui clouait le bec à ses détracteurs qui usaient de comparaisons douteuses sur sa virilité. Le fait d’assumer une insulte qu’on nous profère fait partie de notre culture. 

« Tu sais que… ? »

Vous pouvez aussi expliquer que « folle » n’est pas une insulte. Très pédagogue, vous appellerez bien sûr l’esprit des grandes folles de l’histoire, les militantes des droits LGBT à la rescousse… Vous rappellerez que le notable gay de province, dans son placard confortable, n’a pas fait avancer beaucoup nos droits. Bien au contraire… Et puis, vous pourrez lui demander quel est le problème avec le fait d’être folle. Généralement, on vous répondra que vous ne faîtes pas assez « mec ». Mais qu’est ce que ça veut dire « faire mec » ? Sujet tellement vaste. Libre à vous de répondre que « pas assez mec », ça veut surtout dire « trop femme » et que c’est tout simplement du sexisme. Il ne vous traitera plus de « folle », c’est sûr.

Claquement de doigt

Vous avez enfin la possibilité d’être plus folle que folle ! Les drag-queens ont un geste pour ça. Lorsqu’elles se font insulter dans la rue, elles claquent des doigts. Car, le plus important, face à l’insulte, c’est l’attitude. Ne jamais montrer la faiblesse ou la déstabilisation… Et le claquement de doigt relève entièrement du Queer. Répondre à l’insulte en utilisant l’insulte pour la positiver. Un peu comme dire « oui, je suis pédé ! » à un homophobe au lieu de « oui, je suis gay ! ». Et puis, notre force, c’est notre diversité et la folle en fait partie. Soyez fier de vous faire traiter de folle, c’est l’un des plus beaux compliments qui soit pour un gay !