De la rondeur assumée, souvent du poil, dense ou tondu, avec une barbe ou sans, le Bear est beaucoup plus qu’un cliché physique sensé nous exciter. Il est aussi une attitude forte pleine de second degré. Pour preuve, le slogan des Ours de Paris à la Marche des Fiertés : « On est gros, on est pédés, on est des gros pédés ! ». Vous l’aurez compris, pas besoin de chercher longtemps pour trouver des raisons d’aimer les bears !
Parce qu’il y en a pour tous les goûts
Olivier (31 ans de Nantes) adore les Bears : « Tous les Bears ! Un jour, je vais craquer pour un daddy-bear et son look de bucheron. Le lendemain, un Chubby va me faire fondre avec sa générosité pondérale (il rit). Je ne parle jamais de poids quand je parle des Bears. Ils sont bien au-dessus de ça ! Avec eux, je change de style à chaque plan et c’est ça qui m’excite. Je trouve qu’il y a autant de type de Bears qu’il y a de Bears. Pour moi, c’est le bonheur ! »
Loutre, Cub, Chubby, Muscle-Bear… Le Bear se décline à volonté et c’est bien là sa force. Et Olivier de rajouter : « Ce qui me plait encore plus, c’est qu’il n’y a pas de ségrégation au sein des Bears ! »
Parce que ils sont rassurants
On ne va pas tourner autour du pot, on se sent bien dans les bras d’un Bear. Hicham (29 ans de Nanterre) confirme : « J’aime le poil et j’aime aussi que le mec avec qui je suis soit un peu enrobé. Et pourtant, je n’attire que les crevettes… Et leurs complexes : “Suis pas assez gros ! Suis trop fragile ! Il faut que je me muscle…“Les maigrichons et leurs problèmes existentiels me fatiguent. Depuis que j’ai rencontré mon dodu de mari, on s’en fout et surtout, on vit ! » Parce que les Bears sont souvent des épicuriens. Ils le montrent. Il suffit de passer une soirée dans un bar Bear pour se rendre compte à quel point ils aiment la vie. Ils rient de tout, et souvent de rien… Ils se passionnent. Ils écoutent. Une vraie « Positive attitude » ! Rassurante.
« Au même titre qu’un hétéro ne dit pas “pédé“ à un gay, une crevette ne dira pas “ma grosse“ à un bear ! Je ne suis pas grosse, j’ai les os épais !
Parce qu’ils sont drôles
Qui dit Bear, dit souvent gros. Et la société n’est pas très tendre avec les gros. Même au sein de notre communauté, il règne une grossophobie latente. Du coup, les Bears ont dégainé leur arme absolue : l’humour. Parce que oui, les Bears sont drôles. Un peu de la même façon que les gays, en général, utilisent l’humour pour lutter contre l’homophobie, les Bears se moquent d’eux-mêmes pour contrer les discriminations. Le mec d’Hicham, Fred (41 ans de Nanterre) raconte : « J’emballe les mecs avec mon humour. Ca marche tout le temps. Je suis sûr que ma bonne fée en se penchant sur mon berceau à ma naissance était bourrée et a confondu George Clooney et Florence Foresti pour me gratifier d’un don ! » Petit conseil de Fred : « Au même titre qu’un hétéro ne dit pas “pédé“ à un gay, une crevette ne dira pas “ma grosse“ à un bear ! Je ne suis pas grosse, j’ai les os épais ! »
Parce qu’avec eux, on est toujours bien entouré
Chez les Bears, la communauté prend tout son sens. Les Bears aiment la fête et partagent. Les événements bears sont légion. Pique-niques, élections de Mister, soirées, tout est occasion. Les bars bears sont souvent les seuls à proposer, par exemple, quelque chose à grignoter pendant les happy-hours. Stefan (54 ans de Mende) nous raconte : « Je vis avec Michel depuis 22 ans. Il est Bear. Notre vie est réglée sur les événements Bears en Europe. De la Mad Bear à Madrid en décembre, où je deviens fou, à l’élection de Mister Ours en juin à Paris. Du coup, on a des amis partout. On va au Carnaval de Cologne depuis une dizaine d’année et on est toujours hébergé par des connaissances bears… Et c’est un peu l’Europride à la maison au mois d’août ! »
Parce qu’ils sont beaux
Nos témoins sont unanimes : les Bears sont beaux. Loulou (27 ans de Paris) raconte son coup de foudre définitif pour les Bears : « Il y a 3 ans, j’ai vu Passengers, le film avec Chris Pratt. Il y a une scène où on le voit nu de dos. Je suis tombé amoureux. Ce n’était pas des fesses de musclor. Il y avait quelque chose en plus… A la maison, j’ai fait comme tout bon gay : je l’ai googlisé. Et en fait, je l’ai trouvé beaucoup plus sexy quand il était gros. Je suis devenu un bearmaniaque ! J’ai envie d’embrasser tous les bidons que je croise. Et franchement, je rentre beaucoup moins souvent bredouille que mes potes à la recherche du Brad Pitt gay idéal… » Parce que oui, avec les Bears, on a le droit d’être une midinette… Ils adorent ça.