On y était : Cher enflamme Anvers avec un show taillé pour ses fans gays !
À défaut de passer par Paris, la diva était en Belgique ce samedi 28 septembre dans le cadre de sa tournée européenne. Jock.Life y était et vous raconte ce moment de folie !
L’excitation est à son comble quand, sur les coups de 18h30, les spectateurs sont invités à entrer dans le Palais des Sports. Au milieu des stands de merchandising, l’ambiance est bon enfant. Forcément, on croise beaucoup de bandes de garçons. Certains fans ont même poussé la dévotion à son paroxysme en s’affublant des habits de leur idole. On adore ! Pour un peu, on se croirait presque un soir de Marche des Fiertés. D’autant qu’en guise de mise en bouche, Cher a convié le chanteur moustachu ouvertement gay Bright Light Bright Light dont les samples électro vintage à la Kylie Minogue ont tout pour nous séduire. Bref, vous l’aurez compris. Assister à un concert de Cher, c’est déjà l’assurance d’avoir du rainbow plein les yeux et plein les oreilles !
Cher rasade
A 21 heures pétantes, place à un show millimétré. Quatre-vingt dix minutes montre en main qui ne laissent aucune place au hasard ni aux temps morts. En effet, la technique Cher est désormais bien rodée : une succession de tableaux de deux ou trois chansons, entrecoupée d’intermèdes chorégraphiés (haute voltige en prime) où Cher en profite pour se métamorphoser en backstage et faire un énième raccord make-up. Le procédé peut paraître parfois frustrant mais il fait partie du jeu. Qui oserait demander à Britney de faire l’intégralité d’un concert en live ?
Mais, en contrepartie, chaque nouvelle entrée de la star suscite des « waou » d’admiration à faire pâlir d’envie les meilleures drag-queens. Affranchie de tous complexes, balayant les diktats de l’âge (on défie quiconque de danser comme elle à 73 ans), Cher est une femme libérée. Elle prend plaisir à enchaîner les tenues les plus flamboyantes comme une relecture en accélérée de tous les looks qu’elle a arborés dans sa longue carrière. Le résultat est délicieusement jouissif. Un peu comme si l’on se matait d’un coup dix épisodes de RuPaul’s Drag Race.
L’entrée sur A Woman’s World vaut à lui seul son pesant d’or. Du haut de sa nacelle, Cher diffuse son message féministe avec une perruque bleue démentielle au milieu de centurions aux jupettes virevoltantes. Oui, la Reine est toujours « strong enough » et elle n’a vraiment pas usurpé son statut d’icône gay ! Madonna et Barbra n’ont qu’à bien se tenir !
The very best of
Niveau set list, celle qui a récemment eu les honneurs d’un musical à Broadway remplit toutes les espérances. C’est un best of de tous ses tubes chantés en live ou utilisés pour accompagner les séquences de transition. Et pour notre plus grand plaisir, la mise en scène porte le kitsch en état de grâce ! Alors que l’on s’était à peine remis du tableau Bollywood avec son éléphant en carton pâte, voilà que le plateau se transforme en cabaret pour un numéro autour de la chanson titre du film Burlesque. Puis, ce sont des couleurs plus sixties qui accompagnent une séquence nostalgique autour de The Shoop Shoop Song avant que le disco prenne son envol pour faire honneur aux tubes d’Abba.
Autre grand moment , l’apparition en madone dorée pour une interprétation poignante de After All illustrée par des images que l’on croirait sorties de La Reine des Neiges. Et quoi de mieux que l’indétrônable Believe et sa chorée qui sent bon les années 90 pour mettre en émoi la salle avant l’inévitable au-revoir. Autant dire qu’il était difficile de rester statique dans les gradins !
Au naturel
Cher le dit elle-même pendant son show. Elle a pu souffrir du manque de reconnaissance de la profession malgré son Oscar, son prix à Cannes et ses millions de disques vendus. Pas vraiment chanteuse pour les uns, pas vraiment actrice pour les autres. Ce concert nous montre pourtant l’inverse. Et paradoxalement, ce sont dans les moments moins flamboyants qu’elle nous prend au vol et qu’elle nous rappelle que c’est une artiste I-N-I-M-I-T-A-B-L-E !
Que ce soit au détour d’un duo virtuel avec Sonny (son ex-compagnon) sur I Got You Babe, de l’interprétation enflammée de Fernando ou encore de la reprise électrisante de If I could Turn Back Time, Cher se suffit à elle-même, entre émotion, incarnation et puissance vocale. Et l’on se mettrait presque à rêver d’une ultime tournée où elle tomberait le masque et reviendrait aux origines de sa carrière, avant le tournant électro de la fin… du siècle dernier 😉
You Haven’t Seen the Last in Me a-t-elle chanté dans Burlesque. Alors on peut s’attendre à tout. Car en ce qui la concerne, le talent n’a pas besoin de paillettes ni de vocodeur !