Patouchka Banana : « Je vois un retour aux années festives comme celles du Palace et du Queen »
Avec sa barbe, ses perruques et ses tenues glamour, Patouchka Banana arpente les scènes gay françaises depuis quelques années déjà. A l’occasion du lancement de son « Cabaret Patoucka », nous l’avons rencontrée pour faire le point sur son parcours et ses projets.
Tu viens de lancer le Cabaret Patouchka au bar gay le Workshow (Paris 3e). A quoi les spectateurs des prochaines éditions doivent-ils s’attendre?
C’est un rendez-vous convivial. Je chante quelques chansons que tout le monde connaît, un artiste (chanteur, transformiste, humoriste, danseur, etc.) différent chaque semaine m’accompagne de ses numéros. Une partie scène ouverte est proposée pour ceux qui aimeraient se faire connaître. Une soirée proche des gens, dans la bonne humeur et la bienveillance, avec une super équipe au bar. J’ai également tous les lundis un rendez-vous au restaurant le Beaumarchais à Paris où j’anime un plateau d’artistes dans un lieu agréable autour d’un bon dîner avec une belle équipe pour vous servir.
Peux-tu nous dire quelques mots sur ton parcours?
Mon parcours est atypique dans le sens où je suis totalement autodidacte. Je m’auto-produis depuis le début, ce qui me permet une totale liberté et créativité. J’ai commencé par les studios afin de pouvoir y enregistrer mes compositions (que vous pouvez retrouver sur iTunes, Amazon, etc. ) , puis j’ai collaboré avec des professionnels de la vidéo afin de pouvoir réaliser mes clips vidéos musicaux . Pour moi, c’était la manière de me faire déjà connaitre sur les réseaux sociaux et de montrer mon travail.
Ma première scène m’a été donnée par JB lors de sa soirée Hell’o Kinky à Paris. Un souvenir incroyable. Puis j’ai eu la chance de croiser des personnes formidables qui m’ont laissé ma chance sur de grandes scènes comme le Bataclan, L’Alhambra, la Palmeraie de l’Aquaboulevard de Paris, Le Queernaval de Nice 2019, où il y avait plus de 10 000 personnes, Le festival Flexas à Palma de Majorque, avec plus de 5000 personnes, les Gay Games, etc.
J’ai commencé à organiser une scène ouverte aux côtés de Cédric Lorenzi au Sly Bar qui a très bien marché et ensuite nous avons pu créer le concours national Talent Capital Paris LGBTQI+ saison 1 et là nous sommes sur la saison 2 qui va nous amener à rencontrer les candidats directement dans leur ville partout en France. J’ai une multitude de projets et d’envies comme le cinéma, le théâtre, la télé. J’animerais bien un talk show par exemple. Je suis ouverte à signer dans une maison de disques et à parcourir le monde avec mes chansons et mes reprises.
Le drag explose à Paris en ce moment, quel regard portes-tu sur le phénomène ?
Je trouve cela très bien, car cela colore les soirées parisiennes. Il y en a pour tous les goûts. Il y a des drags surprenantes de talent. L’émission américaine RuPaul’s Drag Race suscite beaucoup d’envie chez les jeunes qui se lancent et osent s’exprimer. Pour moi le drag n’est pas un phénomène même si en ce moment cela y ressemble. C’est plutôt un art bien distinct au même titre qu’un comédien ou un chanteur, avec l’avantage de pouvoir regrouper une multitude de disciplines.
Quel est ton premier souvenir de clubbing gay?
J’en ai plusieurs, mais je dirais d’avoir pu sortir en tenue de rêve et de m’être laissée porter par la musique lors des “Follivores/Crazyvores” au Bataclan. Le public était festif . J’étais bien et à ma place.
Que t’inspire l’état de la nuit gay en France actuellement?
Il y a mélange de courants qui évoluent sans cesse. Il faut suivre, mais je pense que chacun peut y trouver sa place. Il y a aussi un courant un peu effrayant de sorties clubbing sous substances qui devient de plus en plus présent et banalisé. Je vous garantis que l’on peut s’amuser sans cela et vivre pleinement les soirées clubbing en pleine conscience. Etre bienveillant est important car cela se perd de plus en plus dans les soirées. Et lâchez vos téléphones afin de vous connecter aux gens qui vous entourent.
Comment vois-tu l’évolution du clubbing gay dans les années à venir?
J’observe une évolution de plus en plus expressive, créative, imaginative. Le clubbing gay va de plus en plus évoluer vers des lieux inédits, hors normes, toujours agrémenté de créatures de la nuit, qui sont importantes et donnent de plus en plus de fantaisie. Je vois un retour aux années festives comme celles du Palace et du Queen, qui pour moi sont des soirées happy, conviviales et démentes.
Dernière question, puisque la rubrique s’appelle “On déshabille la nuit”, tu dors plutôt nu ou habillé?
Nu pour moi c’est habillé… Avec toujours une paire de talons à proximité de mon lit afin de ne pas glisser sur le parquet.
Plus d’infos
Talent Capital, la tournée : le 30 octobre 2019 au Cabaret des Artistes (Paris 11e). Vous pouvez aussi vous s’inscrire pour la saison 2 jusqu’au 31 décembre
Patoutchka attaque le Bobo : tous les lundis au restaurant Beaumarchais (Paris 4e)
Patouchka fait son cabaret , tous les mardis au Workshow (Paris 3e)