Pourquoi “Sex and the City” parle toujours autant aux gays
“Sex and the City » a été une série importante pour les femmes, mais elle l’a aussi été pour les gays, qui ont pu y retrouver des situations ou des thématiques qui les touchent de près. On vous explique pourquoi.
1 – Parce qu’on est tous un peu Carrie Bradshaw (ou Samantha Jones)
On a longtemps dit que Carrie, Miranda, Samantha et Charlotte, les quatre héroïnes de Sex and the City, étaient en réalité des personnages gays déguisés en femme. Peu importe. Ce qui est certain, c’est que des gays peuvent aisément se reconnaître dans chacun des personnages. Au début des années 2000, il n’était pas rare dans un groupe d’amis gays de désigner qui était plutôt Carrie (l’intello ou la fashionista du groupe), Miranda (la psychorigide du groupe), Charlotte (la coincée du groupe) ou qui était plutôt Samantha (la traînée du groupe).
2 -Parce qu’à l’époque, c’était rare de voir des personnages gays (même secondaires) sur le petit écran
Sex and the City est parfois critiqué aujourd’hui pour son traitement des questions LGBT et ses personnages gays, jugés caricaturaux et servant uniquement de faire-valoir aux personnages principaux hétérosexuels. En dehors de quelques personnages faisant une apparition le temps de un ou deux épisodes, il y a deux personnages gays réguliers: Stanford Blatch, le meilleur ami de Carrie et Anthony Marentino, celui de Charlotte. Le premier est styliste, le deuxième wedding planner.
Tout d’abord, souvenons-nous que le premier épisode de la série a été diffusé en 1998. Les personnages gays à la télé se comptaient alors quasiment sur les doigts d’une main. Ensuite les personnages sont plutôt attachants et dans le cas de Anthony, joué par le comédien ouvertement gay Mario Cantone, totalement hilarants. On se souvient de sa réplique culte lorsque Charlotte lui dit qu’elle a couché avec un mec qu’elle ne trouve pas beau: “Ugly sex is hot.” (traduction: le sexe laid, c’est excitant)
Et puis Sex and the City est une comédie. L’exagération fait partie des ressorts du genre. Bien sûr, d’autres séries proposeront des personnages gays plus développés: mais vu l’époque à laquelle la série a été tournée et son sujet, il n’y a rien de honteux. Au contraire.
3 – Parce qu’elle parle ouvertement des relations amoureuses (et de toutes leurs possibilités)
Les thématiques abordées par Sex and the City sont toujours actuelles. La principale révolution introduite par Sex and the City, c’est la manière totalement décomplexée dont elle aborde les questions de sexe et de relation. A chaque épisode, Carrie se pose une question qui viendra nourrir sa rubrique: les plans à trois sont-ils la nouvelle frontière sexuelle? Dans une grande ville avec d’infinies possibilités, la monogamie est-elle dépassée? Les mecs sont-ils tous dingues? Peut-on être ami avec un ex? Les filles qui ont la vingtaine: amies ou ennemies? Être en couple signifie-t-il renoncer à soi?
Chacune des quatre héroïnes se retrouve confrontée à toutes les situations sexuelles ou amoureuses possibles: mec trop ou pas assez bien monté, fétichiste, trop romantique, le mec bien qu’on ne sait pas retenir, etc. La ville de New York, omniprésente à l’écran et dans les dialogues (que certains ont considéré comme un personnage principal à part entière) représente cet espace où les possibilités sont tellement infinies qu’elles en deviennent parfois enivrantes et problématiques. On pourrait y voir aujourd’hui une métaphore de la drague sur les applications de rencontre.
4- Parce qu’elle montre l’importance de la famille de cœur
Si on retient beaucoup Sex and the City pour son traitement de la sexualité, on oublie souvent qu’il s’agit aussi (avant-tout?) d’une série sur l’amitié. “Peut-être que nous sommes des âmes-soeur, et que les mecs sont juste là pour nous divertir de temps en temps”, lance Charlotte aux trois autres. C’est peut-être pour cette raison, plus que d’autres, que la série a su parler aux gays, pour qui la famille choisie, c’est à dire le cercle d’amis, a toujours eu une importance capitale.
5 – Pour Samantha Jones et ses punchlines
À l’heure où les épisodes de série durent parfois plus d’une heure, Sex and the City ce sont des épisodes de moins d’une demie-heure, à l’écriture resserrée et surtout avec des répliques immortelles, qu’on savoure comme un bon apéro. En voici quelques unes (bien sûr les scénaristes ont mis la plupart des punchlines dans la bouche de Samantha):
Samantha: “Si je devais me soucier de ce que toutes les connes de New York disent sur moi, je ne quitterais jamais la maison.”
Samantha: “Baise moi mal une fois, honte à toi, baise moi mal deux fois, honte à moi.”
Carrie: “On dit que rien ne dure éternellement; les rêves changent, les tendances vont et viennent, mais les amitiés ne se démodent jamais.”
Samantha: “Être une demoiselle d’honneur est pour moi comme le botox pour toi: douloureux et inutile.”
Samantha: “Je crois que j’ai la monogamie. C’est vous qui me l’avez refilée!”
Samantha “Je ne laisserai personne me juger, ni vous, ni la société. Je porterai ce que je veux et je suc*rai qui je veux tant que je pourrai respirer — et me mettre à genoux.”
Carrie: “Je pensais que ces gens qui sont seuls au Starbucks avec leur ordinateurs portables étaient des poseurs prétentieux. Maintenant je sais: ce sont des gens qui viennent d’emménager avec quelqu’un”.
Samantha: “Les hommes trompent pour la même raison que les chiens se lèchent les c***lles. Parce qu’ils en sont capables.”
Carrie: “La relation la plus excitante, la plus difficile et la plus importante que vous aurez est celle avec vous-même. Et si vous pouvez trouver quelqu’un que vous aimerez et qui aimera le vous que vous aimez, eh bien, c’est tout simplement fabuleux.“