Qui sont ces mecs qui se disent “hors-milieu” ?
Câest une caractĂ©ristique quâon voit fleurir sur les applis de rencontre gay, un peu comme un « plus » qui nous rendrait plus beau, plus viril, plus intĂ©ressant. Mais quâen est-il vraiment dans la vraie vie ? Quâappelle-t-on un mec « hors-milieu » ?
On ne va pas se mentir, définir le terme « hors-milieu » relève souvent du casse-tête. C’est un peu la rubrique fourre-tout de ceux qui n’ont pas forcément l’impression d’appartenir à un groupe défini ou qui ne le veulent tout simplement pas. On y voit pleins de clichés, des remarques par forcément sympathiques pour ceux qui seraient « in THE milieu ». Entre le placard et celui qui décide de ne pas faire de son homosexualité un porte-drapeau, il y a quand même un monde. S’afficher « hors-milieu », c’est à la fois positif, comme pour marquer une originalité par rapport à la masse, et à la fois aussi négatif, comme pour signifier une forme d’isolement, loin de la vie festive et heureuse des gays. Mais avant de savoir si on est in ou « hors-milieu », peut-être serait-il plus utile de définir ce qu’est le milieu…
Le milieu, c’est quoi ?
Pour beaucoup, le milieu, c’est là où les gays auraient tendance à se rassembler, comme une sorte de troupeau… A voir le Marais le samedi après-midi, on peut, sans se tromper, dire que le troupeau est assez épars ! En effet, ce milieu-là a tendance à rétrécir. Le nombre d’établissements gays diminue, des quartiers gay-friendly entiers disparaissent… Et pourtant, aucune statistique ne signale une baisse du nombre de gays… ça se saurait.
Alors, il est où le milieu ? Certains anti-hors-milieu disent qu’aujourd’hui, le milieu gay, c’est les applis de rencontres. Ils fustigent les gays qui se disent « hors-milieu » mais qui trainent pendant des heures sur leur smartphone à la recherche d’un plan… Ils n’ont pas tout à fait faux. Mais alors pourquoi y en a-t-il autant ?
Être le premier…
C’est un peu le fantasme du mec que personne n’a eu. Pas forcément le puceau (qui aurait même un côté un peu répulsif). Mais plutôt, celui qu’aucune de vos connaissances ne connaît… On est à fond dans la découverte. Vous savez qu’avec lui, vous n’aurez pas à sortir vos potins pleins de gayttitude : il s’en moque. Mais attention, ce n’est pas parce que le mec en question ne fréquente pas les saunas ou les bars gays, ne va pas à la gay pride ou n’aime pas Madonna, qu’il est forcément hermétique au gay way of life. Il peut se considérer comme hors-milieu parce qu’il n’ose pas franchir le cap. C’est le « bientôt-plus-hors-milieu » ! Et là, on peut être déçu… Comment reconnaître un vrai mec « hors-milieu » ? Si l’on considère que ça existe bien sûr…
Le vrai « hors-milieu » !
En fait, on est tous un peu le « hors-milieu » de quelqu’un. Imaginez-vous dans un bar de fans bisexuels de Metallica, amoureux du rugby à 15, et originaires du Quercy, vous serez certainement un ovni, et donc leur « hors-milieu » ! C’est clair, on peut très vite devenir un « hors-votre-milieu » et c’est ça qui est exaltant. Le « hors-milieu », c’est un peu le nouveau mot pour différent. Et c’est peut-être pour ça que lorsqu’on voit cette particularité dans un profil, on en est tout émoussé. Ça devient presque synonyme d’exotique. Avec tous les raccourcis possibles et inimaginables : un « hors-milieu » qui aime le football est un mec à grosses cuisses, un « hors-milieu » qui habite dans le Gers, c’est l’Amour est dans le pré, un « hors-milieu » qui va au sauna, c’est quelqu’un qui s’est trompé d’adresse… Mais avant tout, soyons tolérants et acceptons la différence de chacun même dans sa façon de se décrire, qu’il soit « hors-milieu » ou pas…