Disney + : “Howard”, un doc passionnant sur le père de “La Petite Sirène” et “La Belle et la bête”
C’est l’excellente surprise de l’été. Disney + propose un documentaire sur Howard Ashman, le parolier des grands tubes Disney de la fin des années 80. On connaît ces chansons, on connaît un peu moins l’homme… Émouvant !
On connaît peu Howard Ashman et pourtant il est l’un des maîtres du renouveau des films Disney de la fin des années 80, à commencer par La Petite Sirène. Complémentaire de Waking Sleeping Beauty, ce nouveau doc produit par Disney + regorge de témoignages et d’images de cette époque pour retracer la vie emblématique d’un génie du musicale. En effet, Ashman connaitra la consécration pendant cette période sombre qui verra les talents de Broadway et d’Hollywood être décimés par le sida.
Le gamin de Baltimore est, dès ses premières années, attiré par le théâtre : il monte des pièces dans sa chambre pour sa sœur, avec tout ce qui lui tombe sous la main. Il intègrera très vite une équipe de théâtre universitaire où il rencontrera son premier amour, Stuart (qui décèdera du sida quelques années plus tard). C’est à New York qu’il fera sensation en 1982 avec la comédie musicale culte La Petite Boutique des Horreurs, composée par Alan Menken. Une nouvelle version avec Jonathan Groff se jouait d’ailleurs récemment à Broadway avant l’entrée en scène de la Covid-19.
Howard Ashman sera assez vite repéré par les deux nababs de Disney, Jeffrey Katzenberg et David Geffen, qui lui demanderont de faire les paroles de La Petite Sirène, de La Belle et la Bête et de Aladdin. Toujours avec son complice Alan Menken, Howard Ashman a donné un nouveau souffle au studio de Mickey alors en perte de vitesse après l’échec cuisant de Taram et le chaudron magique. Sa recette miracle ? Appliquer les codes des comédies musicales aux dessins animés. Et c’est une réussite. Le meilleur exemple est La Belle et la bête qui fut le premier Disney a ensuite être adapté à Broadway.
Howard Ashman était ouvertement gay. Pas étonnant que les films auxquels il a participé regorgent de clins d’œil gay friendly. On apprend ainsi dans le documentaire que c’est Divine qui a inspiré le personnage d’Ursula dans La Petite Sirène… La Belle et la bête peut aussi être vu comme une allégorie de l’épidémie du sida avec le personnage de la Bête exclu de la société et qui attend une guérison magique.
Ashman obtiendra trois Oscars pour ses chansons. Mais il ne pourra recevoir le dernier : il meurt du sida le 14 mars 1990. Son compagnon, Bill Lauch, dira, quand il recevra la statuette à titre posthume : « C’est une victoire amère. Howard est le première personne morte du sida à recevoir un Oscar ! ».