Mathieu, de L’Amour est dans le pré : « Il y a beaucoup plus d’agriculteurs gays qu’on ne croit ! »
En mars dernier, quand M6 a diffusé les portraits des agriculteurs de la nouvelle saison de “L’Amour est dans le pré”, on a découvert Mathieu, un éleveur de taureaux gay, à la recherche de l’amour de sa vie. On a fondu. Alors que l’émission vient de reprendre, forcément, on a voulu le rencontrer…
Tout d’abord, comment vas-tu ?
Je vais très bien. Je suis un garçon très positif, donc je vais souvent bien… Et j’attends impatiemment la diffusion des épisodes de L’Amour est dans le pré !
Comment s’est passé le confinement, sachant que ta saison professionnelle débutait au printemps ?
Économiquement, ça a été une catastrophe. J’ai perdu 80% de mon chiffre d’affaires… Heureusement pour moi, j’ai une activité professionnelle en parallèle : je suis traiteur. Et mes parents étaient là pour m’aider à passer cette période… En dehors de l’aspect économique, j’ai plutôt bien supporté le confinement. Je vis la plupart du temps au dehors avec mes animaux. Je n’étais pas coincé dans un appartement en centre-ville. En plus, ces deux mois ont été très ensoleillé…
Comment tu as vécu la diffusion de ton portrait ?
M6 a tapé dans le mille : le portrait correspond exactement à qui je suis. Du coup, je l’ai très bien vécu…
Que racontent tes tatouages ?
Ils racontent ma vie, tout entière… Le premier que j’ai fait est un phœnix sur le bras droit. Je l’ai fait en 1996, suite à un burn-out violent où j’ai tout vendu pour repartir de zéro… Comme un phœnix… Sur ma main droite, il y a une rose parce ma nièce chérie s’appelle Rose. Sur mes doigts, j’ai écrit Suzon, du nom de ma grand-mère. J’ai un arbre de vie sur le torse. J’ai aussi un Lion sur mon bras gauche, c’est mon signe du zodiaque. Enfin, je me suis fait tatouer des signes camarguais sur la main gauche… Et ce n’est pas fini…
Tu t’es fait draguer depuis la diffusion du portrait ?
Bien sûr… (Rires) J’ai reçu des propositions en direct. Et même des photos très explicites classées X ! J’ai tout eu. Mais j’ai décidé de ne répondre à rien. Je suis entré dans l’aventure de L’Amour est dans le pré pour aller jusqu’au bout. Je joue le jeu…
Comment vit un gay au milieu du monde un peu macho des manadiers ?
C’est très compliqué au début. Je suis manadier depuis 4 ans et demi. On commence seulement à me respecter… J’ai dû montrer patte blanche au début. Les femmes camarguaises me soutiennent beaucoup plus que leurs époux… Ça va mieux aujourd’hui. Même la Fédération m’a envoyé un message d’encouragements pour saluer ma décision de participer à l’aventure. De toute façon, si tu montes bien à cheval, chez les manadiers, tout va mieux !
Tu te sens prêt à la célébrité ?
On est très bien entouré dans l’émission. L’équipe de production est extrêmement protectrice. Du coup, je n’ai pas peur du tout… Beaucoup d’agriculteurs m’ont contacté… Certains étaient gays. Il y en a beaucoup plus qu’on ne croit. Un jeune agriculteur de 24 ans m’a envoyé un message pour me dire qu’il ne savait pas comment dire qu’il était gay à ses proches. Je lui ai conseillé de regarder la diffusion des portraits et de serrer très fort la main de sa mère au moment où on parlait de moi. Ce qu’il a fait… Et ça s’est bien passé… Il a fait son coming out avec mon portrait. C’est touchant !
Un jeune agriculteur de 24 ans a fait son coming out avec mon portrait
Tu as rebaptisé ta manade du nom de ta grand-mère. Qu’aurait pensé Mémé Suzon de ton aventure ?
Elle aurait grave kiffé ! Ma grand-mère m’a toujours soutenu dans tout ce que je faisais. Quand ma mère se planquait comme une autruche, Mémé Suzon montait sur les toits pour dire : « C’est mon petit-fils ». Si elle avait été vivante pendant l’émission, elle aurait fait des groupes de travail avec ses copines pour commenter chaque épisode. Un jour, j’ai subi une agression homophobe. Elle a voulu monter à Paris pour foutre le bordel devant l’Élysée pour me défendre… C’est dire !
Regardez un extrait de la rencontre entre Mathieu et Alexandre, l’un de ses prétendants :
