Ce soir sur France 3 : “Famille tu me hais”, un doc de Gaël Morel sur des jeunes LGBT victimes de l’homophobie familiale
Vendredi 19 décembre à 0h15, France 3 diffuse le premier documentaire de Gaël Morel « Famille tu me hais » qui donne la parole à 7 jeunes adultes qui ont été victimes de l’homophobie familiale. À ne pas rater.
On avait laissé Gaël Morel au large du Maroc avec son très beau film Prendre le large avec Sandrine Bonnaire. Trois ans plus tard, celui qui a été révélé par André Téchiné dans Les Roseaux sauvages a repris sa caméra entre les deux confinements pour recueillir les témoignages de LGBT victimes de l’homophobie familiale.
Ils s’appellent James, Julien, Amal, Pstiwan, Alan ou Melvil. Toutes et tous ont en commun d’être de jeunes LGBT et d’avoir été rejetés par leur famille pour cette raison. Ils ont vécu les insultes, la violence psychique et physique. Ils ont connu la rue, parfois la prostitution pour survivre. Certains ont retrouvé un toit avec l’aide de l’association Le Refuge, dont Gaël Morel est l’un des parrains. Aujourd’hui, ils tentent de se reconstruire malgré les souvenirs toujours douloureux et les cicatrices laissées par leurs “géniteurs”.
Détournant la célèbre formule de André Gide, Famille tu me hais sait trouver la juste distance pour recueillir et accompagner les paroles de ces sept jeunes adultes aussi fragiles que matures. Car ce que montre parfaitement le documentaire, c’est bien l’horreur de cette homophobie familiale souterraine, beaucoup plus insidieuse car trop souvent invisible.
“Et si l’homophobie, la pire, était justement une affaire de famille ? C’est à l’intérieur du cercle familial qu’elle détruit le plus et reste impunie parce que secrète. Cette homophobie-là est bien plus criminelle et désastreuse qu’une insulte ou un coup lâché dans la rue par un idiot inconséquent parce qu’elle condamne l’enfant qui y survit à une vie clandestine, déjà gâchée alors qu’à peine commencée. C’est la voix de ces enfants que je veux vous faire entendre. Écoutez-les, ce sont vos filles, vos fils, vos frères et vos sœurs.” écrit Gaël Morel en préambule.
Alors oui, le documentaire est diffusé quelques jours après l’enquête de Mediapart accamblante pour le Refuge. Mais cela n’enlève rien à la gravité de ces situations et à la profonde émotion que l’on ressent à écouter les voix de ces jeunes privés d’amour. La preuve aussi qu’après Petite fille de Sébastien Lifshitz, la télé nous offre en cette fin d’année de beaux espaces pour mettre en lumière nos vies singulières.