Peut-on rendre un mec fidĂšle ?
Il est joueur, il a un grand cĆur et ne se prive pas de partager ses talents. Vous ĂȘtes aimantĂ©, amoureux et voudriez le garder rien que pour vous. Mais sommes-nous programmĂ©s pour le couple ou la multiplicitĂ© des plaisirs ? Jock.life mobilise les meilleurs chercheurs et dĂ©montre que la science nâa pas toujours raison.
Un peu de bestialité
Le règne animal est souvent mentionné par les homophobes, ces incultes. Or les animaux peuvent bien sûr aimer quelqu’un du même sexe, cela a été observé de façon précise chez plus de 450 espèces, notamment chez les mouettes. Pour la fidélité, certains seraient accro au couple exclusif (les castors, les cygnes, les termites !). D’autres sautent tout ce qui bouge comme les bonobos qui ne perdent pas une occasion de prendre leur pied. Notons que certains femelles oiseaux choisissent parfois un partenaire pour la reproduction sans quitter leur compagnon, et que les chimpanzés s’occupent des enfants de la « tribu », qu’ils soient les parents biologiques ou non. Par ailleurs, oui, ils ont des sentiments.
Un écartèlement
Est-ce que c’était mieux avant ? Non, les couples n’étaient ni plus heureux ni plus fidèles au temps des grands-parents. Chez les garçons, le couple vivant sous le même toit était assez rare. Pour le sociologue-historien Michael Pollack, avant les années 80, la clandestinité imposée ne facilitait pas la vie à deux. C’était plus un “troc orgasme contre orgasme” qu’une projection vers un lien conjugal. Avec le temps, les garçons ont pu vivre ensemble et définir leurs règles, comme des grands. Tout en vivant écartelés entre deux normes : celle d’une vie à deux, avec de la place pour des aventures et celle d’une exclusivité, une sorte de fantasme valorisée par les normes morales et sociales. Baudelaire, un bel esprit doué pour l’érotisme, a écrit : « La fidélité est un vice de pauvre. » À nous de voir si on juge ça énervant ou piquant.
Les hormones et la pseudo-science
Ce qui est pratique, avec les hormones, c’est qu’on peut tout leur faire porter.Chéri a envie de se taper tout ce qui se bouge ? La faute aux hormones ! La testostérone activerait notre libido. Selon une étude menée par des chercheurs des universités d’Oxford et de Northumbria (Royaume-Uni), plus l’annulaire est grand et long (comparé à l’index) moins le mec serait fidèle. Parce qu’il aurait reçu plus de testostérone lors de la grossesse, mais rien ne vous oblige à croire à ce truc. Quant à l’ocytocine, ou hormone de l’attachement, elle rendrait les hommes monogames. C’est après avoir observé son effet calmant sur les campagnols (une sorte de rat), que les chercheurs de l’université de Bonn (Allemagne) ont testé son effet sur 40 mecs hétéros. Ils se seraient montrés moins enclins à draguer…Pas très concluant.
La magie du réel
Pour le philosophe Charles Pépin, auteur d’un joli livre (“La rencontre, une philosophie”, Allary Editions) plusieurs sensations cohabitent pour reconnaître l’onde de choc amoureuse : une surprise, une sensation de familiarité, le sentiment de retrouvailles… Tout notre passé est convoqué pour ouvrir un avenir. Ce french penseur nous dit aussi que « la vraie rencontre, c’est peut-être ce moment où l’on comprend que le réel est plus aimable que l’idéal. » Inspirant, non ? Répétez la phrase, façon Fabrice Luchini…
Car il est bien réel, ce garçon, sa peau, son odeur, tout ce qui le rend si attachant. Vouloir le transformer, le pousser à changer est une illusion. Croire que vous serez tout pour lui, c’est une ambition démesurée. Alors, faites vivre votre histoire, donnez-lui de la sève, à votre rythme, avec ou sans contrat. En oubliant les injonctions du porno, des moralistes et des donneurs de leçon. Ne contrôlez pas, ne fliquez pas. Façonnez, inventez, aimez et osez le dire. Montrez-le, n’ayez pas peur.