Chéries-Chéris 2021 : Cinq films gays à ne pas manquer
Dix jours de découvertes tous azimuts s’annoncent avec la 27è édition de Chéries Chéris, le festival du film LGBTQI&+++ de Paris. Longs, courts, docus, fictions, films d’auteurs et romances, images queer ou pornos… il y en aura pour tous les goûts, pour tous les genres et pour tous les désirs jusqu’au 30 novembre. Parmi les plus de soixante séances, on vous a sélectionné quelques pépites gay à ne pas manquer…
Le plus intense
La nuit, Mario danse. Il s’étourdit ainsi pour oublier sa vie le jour, son boulot peu glamour dans un village du Tyrol ancré dans les traditions, et où son homosexualité, son goût pour les perruques et les ongles peints ne sont pas vus d’un très bon œil. Lorsqu’il croise par hasard Lentz, son ami d’enfance parti tenter sa chance en tant qu’acteur à Rome quelques années plus tôt, il décide de le suivre… Mais son rêve et leur relation intense vont se fracasser sur le réel lorsqu’une attaque terroriste fauche l’un et condamne l’autre au syndrome du survivant : pourquoi pas lui ? Avec une grande force de mise en scène et des acteurs très percutants (Thomas Prenn impressionne), Evi Romen, pour sa première réalisation, signe une œuvre intense, énergique, brûlante et ouverte sur l’avenir…
Pourquoi pas toi ?, de Evi Romen, avec Thomas Prenn.
Le 26 nov à 15.45
Le plus doux
Cinq ans après son merveilleux Lilting, Hong Khaou séduit à nouveau avec Monsoon, film plein de grâce — comme Kit, son héros — qui a la douceur d’un thé au lotus. On y suit le retour dans son Vietnam natal de ce beau jeune homme venu chercher où disperser les cendres de ses parents, qui ont quitté le pays pour l’Angleterre au lendemain de la guerre. Il y erre dans les rues de villes où il ne reconnaît plus rien, retrouve un ami d’enfance, découvre des traditions oubliées et tombe dans les bras d’un bel Américain en exil… Délicate chronique d’une réconciliation avec soi-même et son histoire, Monsoon séduit durablement.
Monsoon, de Hong Khaou, avec Henry Golding.
Le 24 nov à 14.35 et le 29 nov à 19.20
Le plus tendu
Cristi est policier. Il est aussi gay. Mais ces deux vies sont étanches. Jusqu’au jour où, alors qu’il reçoit pour la première fois son amant français, un événement va obliger ce jeune roumain à un face à face tendu avec lui-même et ses mensonges : un cinéma projetant un film lesbien est envahi par des manifestants homophobes et ultra catholiques. La brigade de Cristi intervient. Tout se passe bien, jusqu’à ce qu’un des spectateurs le reconnaisse… Poppy field dresse un portrait sombre et passionnant d’une société roumaine où l’homophobie est omniprésente et engendre l’homophobie intériorisée, la haine de soi qui ronge et détruit Cristi.
Poppy field, de Eugen Jebeleanu, avec Conrad Mericoffer.
Le 24 nov à 22.15 et le 27 nov à 20.10
Le plus tendre
Tout commence par une rupture. Et se poursuit par une rencontre. Mo, la belle quarantaine (le somptueux Haaz Sleiman), est très épanoui dans son travail de médecin, dans son couple, dans sa famille musulmane qui a accepté son homosexualité, et dans sa religion. Lorsque son amant le quitte de façon inattendue, il est perdu. Seul son extravagant ami Sam le réconforte. C’est lors de sa soirée d’anniversaire qu’il fait la connaissance du beau Kal… Voilà une romance qui sort de l’ordinaire, parce qu’elle ne s’embarrasse des clichés et qu’elle dessine des personnages complexes et attachants tels qu’on en voit rarement à l’écran, portés par des acteurs au charme irrésistible.
Breaking fast, de Mike Mosallam, avec Haaz Sleiman.
Le 25 nov à 10.05 et le 27 nov à 22.20
Le plus en crise
Depuis quinze ans, Yoav et Dan forment un couple idéal à qui tout semble sourire. La crise surgit de façon inattendue, lorsque leur meilleure amie leur annonce qu’elle est enceinte, révélant le désir d’enfant de Dan et le refus d’en avoir de Yoav… Tout coup, la terre s’ouvre sous leurs pas et ce qui semblait solide s’effrite de tout côté. Ce premier long métrage israélien interroge avec pertinence et gravité l’homoparentalité, mais aussi le couple, la peur de vieillir, l’amitié, la notion de réussite.