On a rencontré Éric, le nouveau Mister Leather France

Comment s’est passée la cérémonie ?

Elle s’est très bien passée. D’abord parce qu’il y avait une très bonne entente entre les trois candidats. Le public était très bienveillant avec nous… L’ambiance était sympa. Il y avait du monde. Et malgré le stress, j’ai passé un très bon moment… C’était vraiment réussi. Mais bon, soyons honnête, on a passé la plupart de la soirée dans les loges à se préparer. Tout ce que j’ai vu, pendant mes passages, était génial.

Tu t’attendais à gagner ?

Je ne voulais pas me mettre de pression. Mon mari n’arrêtait pas de me dire : « C’est évident que tu vas gagner ! » Moi, je passais des phases « Ouais, ça peut le faire » à « Je ne vais pas y arriver… ». Tout moi, quoi !

Quel conseil donnerais-tu à quelqu’un qui voudrait concourir ?

Je lui dirais d’être sincère, de s’amuser de vivre les choses pleinement… De toute façon, il n’a pas à avoir peur, tout le monde est extrêmement bienveillant et gentil. C’est une expérience assez exceptionnelle. Il faut juste être prêt à donner du temps et de la présence : l’année qui vient, va être très riche pour moi ! Mais on n’est pas lâché seul dans la nature : il y a toute l’équipe de l’ASMF qui est là pour nous accompagner… Et puis, j’ai eu plein de messages d’anciens Mister qui m’ont proposé de l’aide si j’ai besoin. Nous sommes une vraie communauté.

Qu’est-ce que représente ce titre pour toi ?

Pour moi, c’est une grande fierté, un honneur. Avec ce titre, je remercie un peu tout ceux qui m’ont accueilli dans ce groupe… Il y a aussi, avec le titre, une grosse responsabilité, je représente la communauté fetish dans toutes ses actions, notamment dans le cadre de la prévention qui est un gros pan de notre travail !

Tu te souviens du premier objet cuir que tu as acheté ?

Je pense que c’était un pantalon un peu baggy. C’était la mode à l’époque et je me trouvais très sexy avec… J’ai tout de suite adoré la sensation de porter du cuir. Depuis, je n’ai pas arrêté. Des pantalons plus serrés, puis un blouson… Le plaisir est toujours le même.

Faire partie de la communauté cuir, c’est aussi être militant…

A titre personnel, mais aussi en tant que Mister, je défends les droits des minorités, de toutes les personnes de notre communauté. On est là pour ça aussi. On s’associe à tous les combats pour défendre les droits des personnes transgenres par exemple, ou lutter contre toutes les phobies. On le fait souvent avec nos copains du latex, avec les puppies. Notre principe de base, c’est l’inclusivité. On en est fier, comme on est fier de notre fetish !

Tu imagines un homme trans devenir Mister Leather ?

C’est déjà arrivé. En 2019, Jack Thompson est devenu Mister International Leather à Chicago. C’est la première fois qu’un homme transgenre a gagné le fameux concours mondial. Et c’est très bien ! C’était un beau mec…

Depuis quand es-tu marié ?

Depuis 30 ans bientôt ! Évidemment, on ne s’est pas marié légalement il y a 30 ans, ce n’était pas possible. Mais on s’est fiancé à cette époque et on a suivi toutes les étapes : quand le pacs est arrivé, on s’est pacsé et on s’est officiellement marié, il y a 5 ans. Ça fait 30 ans que ça dure !

Vous êtes un couple fetish ! Qu’est-ce que ça fait de plus ?

C’est sympa d’autant qu’on a le même fetish. C’est vraiment très agréable. Je connais des couples où l’un des deux ne l’est pas, et ça crée un peu de tristesse car les deux ne vivent pas les choses en même temps. Heureusement, je ne vis pas cela. On partage cette passion. On vit tous nos trucs ensemble.

Quelles sont tes villes fetish préférées ?

Je ne vais pas être très original : je vais dire Berlin et Anvers pour le Darklands Festival. Mais l’automne dernier, on a découvert Milan où on a passé un week-end fetish extraordinaire. Je recommande vraiment à ceux que ça intéresse d’aller y faire un tour. La scène fetish y est très riche et les Italiens sont vraiment très accueillants. Ça a été notre gros coup de cœur de l’année dernière…