Témoignages : « Je vis en couple binational et c’est génial ! »

L’amour ne choisit pas. Le sexe, l’origine, l’âge… Et c’est ce qui fait sa force… Il se nourrit de nos différences, de nos complémentarités. De nombreux couples vivent leur passion avec une nationalité différente. Pour nos témoins, c’est une véritable chance…

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Quand Paul et Luigi (France et Italie) se sont rencontrés à Barcelone, ils étaient tous les deux étudiants dans le cadre d’Erasmus. Ils voulaient profiter de ce séjour sans vraiment penser à l’amour. Et Cupidon est passé par là. Paul raconte : « Je venais de voir L’Auberge espagnole au cinéma. J’étais complètement dans l’esprit du film. Fête et plages… Luigi est arrivé un soir, pour une fête dans la coloc. On préparait des pâtes. Luigi a gouté un spaghetti, l’a recraché et a tout mis dans l’évier. Il nous a refait des pâtes et je suis tombé amoureux… »

C’est un peu ça la vie des couples binationaux : découvrir l’autre à travers ses habitudes, les coutumes de son pays, son accent… Paul et Luigi se sont mariés à Nantes, il y a un an et c’est Luigi qui s’est occupé du buffet parce que : « Avec Paul, c’est pas possible ! » Les couples binationaux ont une force, une richesse souvent insoupçonnée. On les envie souvent. Pour eux, leur différence d’origine rend leur couple « indestructible », ils en sont fiers…

« On n’est jamais au même endroit ! »

Pablo et Niklas (Pérou et Suède) sont aux antipodes l’un de l’autre. L’un est latino, exubérant, drôle, extraverti, l’autre est presque une caricature de viking scandinave un peu taciturne. Niklas se souvient de sa rencontre avec Pablo : « On s’est dragué sur une appli et quand je l’ai vu pour la première fois dans un bar, je n’ai pas pu en placer une. Ce qui en fait m’arrangeait un peu : je ne suis pas très bavard. Il me plaisait beaucoup mais j’avais l’impression qu’il allait falloir que je prenne sur moi pour ne pas lui dire : “Tais-toi !” (Rires) Quand je suis avec Pablo, je ne sais jamais où je suis : dans un village du Pérou, dans notre maison du sud de la France, voire à Stockholm. Ça bouge tout le temps, je ne m’ennuie jamais… » Luigi, lui, résume ainsi sa vie amoureuse : « Être en couple binational, c’est être en voyage tout le temps. C’est génial ! »

« Il m’a ouvert l’esprit ! »

François et Kiril (France-Bulgarie) vivent ensemble à Amiens depuis 16 ans. Kiril raconte : « On s’est rencontré au Mali pendant un voyage avec une ONG. J’habitais Sofia et lui, la Picardie. On était deux jeunes garçons passionnés. On voulait refaire le monde. Mais François était un peu coincé, et je peux le dire, très Français. Un peu arrogant, il avait du mal à imaginer qu’il pouvait se passer des choses ailleurs que dans son pays. Je l’ai aidé à voir le monde différemment, notamment sur la Bulgarie et sur les pays de l’est… On a beaucoup voyagé, on a rencontré mes amis à Sofia, ma famille… Je crois que je lui ai un peu ouvert les yeux sur un autre monde. Lui aussi m’a éclairé. Avec nos deux cultures, chaque moment passé ensemble est un bonus… » Paul considère, lui aussi, que Luigi lui a apporté un supplément d’âme : « Quand on vit à deux cultures, on relativise beaucoup les choses. Ce qui est acceptable ici, ne l’est pas forcément là-bas. Et vis-versa… Par exemple, on ne transige pas une soirée football avec un Italien ! (Rires) »

« Je me sens beaucoup plus fort avec lui… »

Oussem et Peter (France-Irlande) et Joep et Firas (Pays-Bas et Liban) sont deux couples qui ont rencontré le même problème : le racisme. Oussem se souvient d’une soirée en particulier : « On avait décidé de sortir dans un club gay de la capitale. On était une bande de huit amis. Arrivés à la porte de la boite, le vigile a refusé que je rentre et à moi seul. Peter y a clairement vu du racisme. Il est entré dans le club, en colère, pour aller chercher nos amis qui étaient déjà entré, et ils ont tous quitté la boite. Sous les yeux médusés du vigile ! J’étais trop fier de mon homme. »

Joep se souvient de ce voyage à Rotterdam pour rendre visite à sa famille avec Firas : « Personne ne connaissait Firas. Lui était heureux de faire ce voyage. J’ai tout de suite senti un malaise en arrivant. Je savais mes proches un peu réacs, mais pas à ce point-là. Mon père n’a pas adressé la parole à Firas de tout le week-end. Mon frère faisait des blagues racistes en néerlandais pour que mon homme ne comprenne pas. Au moment de partir, j’ai annoncé à ma mère que je ne reviendrais plus les voir. Elle a fondu en larmes. Trop tard pour moi, elle n’avait rien fait pour arranger les choses. Je crois que vivre avec quelqu’un d’une autre culture que moi m’a rendu plus fort et plus intransigeant, aussi, avec les cons ! » Ces situations ont été très dures à vivre pour nos témoins. Et pourtant, ils en gardent un souvenir ému, au moins pour le courage de leurs chéris ! On en rêve tous, non ?

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