5 raisons de voir « The Ignorant Angels » (Disney+), la série de Ferzan Özpetek, inspirée de « Tableau de famille »
En 2002 est sorti en salles “Tableau de famille” de Ferzan Özpetek, un film italien sur le deuil, la bisexualité et la famille. Le public gay a beaucoup aimé ce film tant il résonnait en nous. Le réalisateur en a tiré une série produite pour Disney+ qu’on a adorée.
Massimo vit une double vie : il est marié à Antonia et vit en même temps, une liaison torride avec Michele, un jeune artiste entouré d’une tribu fantasque dans une Rome plus vraie que nature… Mais Massimo meurt dans un accident de la route. Antonia et Michele vont se rencontrer… Telle est le pitch de Tableau de famille que Ferzan Özpetek (dont le dernier film Pour Toujours) reprend dans The Ignorant Angels, une série de huit épisodes disponible depuis le 13 avril sur Disney+. L’équipe de JocK.life a dévoré la série et voici 5 raisons de binger ce petit bijou à la fois drôle et touchant…
De Tableau de famille à The Ignorant Angels
Déjà remarqué pour ses films Hammam et Le Dernier Harem, Ferzan Özpetek tourne en 2001 Tableau de famille. C’est un véritable succès public et critique en Italie. Le film fait également le tour de nombreux festivals de film LGBT internationaux.
Près de 20 ans plus tard, le réalisateur turco-italien redonne vie à ses personnages dans un remake sous forme de série produit par Disney + . C’est d’ailleurs la première production originale italienne de la plateforme, preuve de la renommée du film original.
La filiation entre les deux œuvres est claire : même titre (en italien le film s’appelle Le Fate ignoranti soit Les fées qui ne savent rien), mêmes prénoms pour les personnages et même ambiance terriblement italienne.
Rome, un décor inépuisable…
Dans la plupart de ses films, Ferzan Özpetek a une obsession : la terrasse où on se rassemble pour déjeuner ou faire la fête. L’affiche de Tableau de famille représentait même un groupe sur la terrasse… Dans la série, on n’y échappe pas. Et on se régale parce que les Italiens passent leur temps à manger. Des pizzas, de la pasta, des arancinis… On est vraiment avec les personnages. Même les décors en extérieurs sont comme des cartes postales de la ville éternelle. On a trop envie d’un week-end à Rome.
La famille qu’on se choisit…
C’était la force du film de 2001 : montrer à quel point les membres de la communauté LGBT+ savaient se trouver une famille, surtout ceux qui avaient été rejetés par la leur. La série suit le même principe. On y voit le groupe se réunir à toutes les occasions. Que ce soit pour se raconter les derniers potins ou encore, plus gravement, pour disserter des difficultés de l’un des membres et des solutions qu’on pourrait lui apporter. Et c’est bien ce qui attise la curiosité d’Antonia, plus habituée aux cocktails bourgeois qu’aux fêtes jusqu’au bout de la nuit que les gays peuvent organiser…
Un casting jouissif et des rôles très LGBT
On se souvient encore de Stefano Accorsi qui jouait Michele dans Tableau de Famille. Le casting de la série est tout aussi brillant que dans le film. Le duo Cristiana Capotondi (Antonia) et Eduardo Scarpetta (Michele) fonctionne à plein. Presque tous les seconds rôles (notamment ceux de la « famille ») sont des personnages LGBT. On a vraiment craqué sur les sexys Edoardo Purgatori et Filippo Scicchitano qui jouent le couple gay de la tribu. Et on ne peut pas passer à côté de Serra Yilmaz, l’actrice fétiche de Ferzan Özpetek, qui reprend son rôle de Tableau de famille. Avec des cheveux bleus cette fois-ci !
Un scénario résolument moderne
Comment passer d’un film de presque deux heures à une série de huit épisodes d’environ 50 minutes chacun sans que le spectateur, qui connaît l’histoire, ne s’ennuie ? Tout simplement en faisant des focus sur les personnages et leurs problématiques. L’épisode très fort sur Sandro, victime de violences homophobes, prend tout son sens aujourd’hui dans une Italie très conservatrice. Celui qui tourne autour de Mara (interprété par l’excellente chanteuse transgenre Lilith Primavera) est bouleversant de vérité. A aucun moment dans la série, on a l’impression d’être en 2002 et c’est certainement là, tout le talent de Ferzan Özpetek.