En amour, sait-on vraiment ce quâon cherche ?
Avouons-le : quand on cherche un garçon sur une appli, on a une petite liste de critĂšres en tĂȘte. Pour faire le tri entre les vraies et les fausses attentes et dĂ©multiplier les bons moments, Alexandra Raillan, spĂ©cialiste des rencontres en ligne, fait le point avec nous.
Des amis comme ça, on en connaît : Maxence jurait ne fréquenter les applis que pour le fun et il a épousé Medhi, rencontré sur l’une d’elles. Avant cette bague au doigt, aucun des deux ne souhaitaient vivre en couple. Comme eux, nous croyons chercher quelque chose de précis et nous pouvons joyeusement nous tromper. Autrice d’un ouvrage à succès baptisé Cupidon deux points zéro, Alexandra Raillan a longuement enquêté au sujet de nos mécanismes face aux applis de rencontre. On lui a d’abord demandé si l’on dressait tous un portrait-robot de l’homme idéal. Et la réponse est… oui : « On le fait de façon inconsciente, d’abord parce qu’on a des attentes, une histoire sérieuse ou d’un soir, ensuite parce qu’on a des critères, comme l’âge ou les pratiques…Certains sélectionnent sur l’orthographe ! »
Loin de nous l’idée de juger qui que ce soit, toutefois, discuter avec des garçons via une appli demande parfois un petit changement de logiciel. Tout simplement parce que nous ne pouvons pas compter, ou pas de la même façon, sur notre intuition, comme on le ferait en face à face. Résultat, on pense se protéger en listant un max de critères. Ce qui nous prive de belles possibilités : « Certains refusent catégoriquement de discuter avec quelqu’un qui n’a pas de photo, alors qu’il est peut-être charmant ou timide. Beaucoup de gens qui sont séduisants dans la vie n’ont pas les codes sur les applis. L’idée, face à un profil sans photo qui nous parle, ça serait peut-être de répondre sans fermer la porte. » Par extension, on essaie de réapprendre à se laisser surprendre. Ok, mais comment ?
Trois pistes à suivre
Outre les fantômes et les mythos, Alexandra mentionne deux profils à éviter : « Celui qui vient sur une appli pour panser ses blessures et raconter ses galères, vous serez dans le rôle du psy, et celui qui vous raconte ce que vous avez envie d’entendre, il aime les défis, il manipule et change souvent d’appli ». L’experte mentionne aussi le « SOS miroir », le bogosse qui utilise l’autre pour vérifier qu’il plaît. Pour ne pas se priver d’une jolie rencontre, quelles sont les pistes à suivre ?
La première, c’est d’activer l’ouïe. En lui parlant au téléphone, dès que possible, l’instinct se réveille, le désir aussi (ou pas). La deuxième piste, quand on a le sentiment de revivre les mêmes moments (le mec nous fait rarement envie quand il arrive), c’est de changer de terrain : fixez le rendez-vous dans un lieu neutre, ailleurs que dans un appart. Vous le verrez marcher, sourire, être timide ou attentif. Vous pourrez craquer pour quelqu’un qui se révèle plus charmant que sur cette photo peu flatteuse. La troisième piste, c’est de garder à l’esprit que, dans la vie réelle ou sur une appli, la rencontre est quelque chose de précieux : « N’imaginez-pas que c’est open bar, faites comme si vous étiez dans un magasin de bonbon, choisissez-en deux ou trois, prenez le temps de les découvrir et de les apprécier. » Et oubliez l’idée qu’il faut se « vendre » : « Gardez votre authenticité, montrez votre vulnérabilité, pas uniquement votre côté bête de sexe. Et donnez peut-être une deuxième chance au produit si ça n’est pas ultra concluant, au lit, la première fois. Personne n’est toujours au top en permanence ! »
En ouvrant vos horizons, en oubliant un temps critères et attentes, vous évoluerez. Vous vouliez un grand brun, du même âge, fan de Mylène première période et c’est un petit blond qui n’écoute que du classique qui vous fera chavirer. Un mec hors catégories peut vous emporter très loin. Un type, balourd sur l’appli, peut se révéler prodigieux de délicatesse, à aimer intensément, sans défi, grande déclaration ni promesse. Pour un long voyage en duo ou pour de subtiles entrevues orgasmiques. Et peut-être même les deux.