Pourquoi « Uncoupled » est la série gay de l’été
Entre canicule et pandémies, il nous fallait une série gay qui détende vraiment. Et c’est Netflix qui décroche la timbale avec « Uncoupled », une création de Darren Star et Jeffrey Richman, à qui l’on doit respectivement « Sex and the City » et « Modern Family ». Un régal…
Le pitch de Uncoupled est simple : à la surprise générale, Michael se fait larguer par Colin, après 17 années de vie commune. Michael entre malgré lui dans un nouveau monde : celui des célibataires…
Certains critiques y ont vu un peu naïvement, une satire de la gaytitude new-yorkaise. Mais c’est plutôt du côté du miroir de notre façon de vivre qu’il faut aller chercher. Évidemment, les quatre principaux protagonistes sont riches, « matures », et un peu caricaturaux… Pourtant, ils existent vraiment. Et il semblerait que Darren Star ait ressorti une vieille recette, celle de Sex And The City dont il est aussi le créateur. Uncoupled ressemble d’ailleurs étrangement à la version gay de la série des années 2000. Le résultat est amusant, c’est typiquement la série qu’on regarde entre amis. Tout le monde se reconnaitra au moins un tout petit peu, à un moment précis… Que vous soyez un dévoreur d’hommes, un complexé pathologique ou un timide invétéré, vous vous retrouverez dans Uncoupled. Parce que la série parle vraiment de nous !
Un casting super gay !
Pratiquement tous les acteurs sont gays et viennent, pour la plupart, de Broadway, Neil Patrick Harris en tête (on verra même son mari qui joue un rôle secondaire dans l’épisode 6). C’est presque devenu une tradition dans les séries : on va chercher les acteurs gays sur les planches de New York.
Il y a aussi plein de clins d’œil. On retrouve, par exemple, l’acteur français Gilles Marini dont la paire de fesses sous la douche avait ému le public (et Samantha !) dans Sex And The City (le film). Celui qui joue le gourou de l’épisode 5 n’est autre que Tyler Bunch, le marionnettiste mondialement connu de Sesame Street ! On retrouve aussi des actrices à mourir de rire dont la géniale Tisha Campbell et surtout la drôlissime et oscarisée Marcia Gay Harden, qui interprète Claire une ex-épouse dépressive. Qui n’a pas une Claire dans son entourage ?
Des dialogues croustillants…
L’avantage des séries américaines (et notamment de celles proposées par les plateformes), c’est que les scénaristes sont libres de rendre les dialogues aussi vrais que la réalité, sans avoir à les aseptiser pour la mère de famille de plus de 50 ans. Uncoupled n’échappe pas à la règle : ça parle de cul, ça vit pour le cul et ça pratique le cul… À l’instar de Sex And The City, Uncoupled propose des dialogues tout droit sortis de nos propres vies. Oui, on aime se moquer, on adore les potins, et on est de vrais radars à beaux mecs… Il n’y a rien de mal à ça. Il y a fort à parier que certaines répliques deviendront cultes. À vous de choisir lesquelles.
Des questionnements pas si légers que ça !
Derrière le côté un peu léger de la série, Uncoupled aborde beaucoup de sujets liés aux problématiques LGBT+ : l’invisibilité des gays seniors, la prévention, le couple et la transmission… Entre le quinqua qui joue au jeune et le quadra complètement dépassé par les outils de drague actuels, les scénaristes montrent qu’un des problèmes de la communauté vient surtout du fait qu’on ne se comprend pas toujours… L’anecdote sur le patchwork qui ne veut absolument rien dire au prétendant de Michael en est un gros exemple. Si on ajoute la liaison du très jeune Wyatt avec Billy, la messe est dite…
Uncoupled est la série qu’il ne faut pas prendre au sérieux, qui fait du bien et qui nous parle vraiment…