Témoignages : « J’ai testé la maison d’hôtes gay »
Nos témoins ont franchi le cap : après l’hôtel, voire le camping, ils ont réservé pour cet été, une chambre dans une maison d’hôtes gay. Passée la surprise de la promiscuité, ils ne regrettent absolument pas ce choix. Retour sur ces vacances pas comme les autres…
Quand, cet hiver, Cédric (42 ans, de Tourcoing) et son chéri se sont posé la question de leurs vacances d’été à venir, ils ont hésité : « On savait qu’on ne voulait pas partir à l’étranger. Nous avions un très mauvais souvenir d’un séjour en hôtel-club en Grèce l’an dernier. Mais où aller ? On a bien mis trois semaines avant de décider de réserver dans une maison d’hôtes gay. Ce qu’on nous proposait en vacances gays en France était ridicule : pas d’hôtel, peu de camping… On est bien loin des Canaries. On a sauté le pas et on ne le regrette pas du tout ! »
C’est souvent pour cette raison que les gays découvrent pour la première fois la maison d’hôtes gay. Les propositions en matière de tourisme LGBT sont plutôt rares en France. De la même façon, Karim (37 ans, de Belfort) a choisi de passer ses vacances dans le Luberon : « Mine de rien, et ce n’est pas un cliché : quand des gays ouvrent un établissement, le cadre et la décoration sont magiques et donnent vraiment envie… »
La France, pas comme d’habitude…
Cédric et son homme sont parti dans le Var : « Au début, on voulait aller à l’Ile du Levant. Mais ça nous faisait un peu peur. Mon homme a choisi une petite maison d’hôtes dans le Var qui nous proposait de passer nos vacances tout nu. C’était une première pour nous et il trouvait qu’une maison d’hôtes, du fait de sa taille, serait plus adaptée à nos hésitations. On a donc sauté le pas… »
Luc (51 ans, de Levallois-Perret) est un travailleur acharné. Pour lui, les vacances doivent être du repos avant tout : « Un bouquin, un transat et de la protection solaire ( je suis roux) et c’est bon ! Je voulais du calme. Je ne me voyais pas dans une station balnéaire avec plein de gosses partout et des mecs qui se draguent tout le temps. Je cherchais de l’anti-Marais. Et j’ai trouvé dans le Gers une maison paumée avec une piscine… »
Beaucoup d’habitués !
Quand Karim est arrivé dans sa maison d’hôtes, il a eu un peu peur : « Tout le monde se connaissait. Il y avait un couple de retraités qui venait depuis onze ans ! Qu’est-ce que je faisais là ? Une fois installé, je suis allé à la piscine et quelle ne fut ma surprise : apéro à 15 heures pour fêter mon arrivée. En une heure, les huit hôtes de la maison étaient mes nouveaux amis. En fait, ils avaient choisi ce lieu pour la même raison que moi… »
Jean-François (61 ans, de Draguignan) est l’heureux propriétaire d’une maison d’hôtes. Il explique ce sentiment, un peu bizarre pour les nouveaux, de se sentir à la maison : « Presque 70% de mes hôtes reviennent d’une année sur l’autre. Ils se sont approprié l’endroit. Ils ont besoin d’un lieu de vacances sécurisé, chaleureux et surtout très intime. Et ma maison répond à cette demande. Tout le monde n’est pas forcément à l’aise avec son homosexualité, même aujourd’hui. Un endroit safe pour tous ! »
Une bande de copains hors-pair…
L’intimité que procure la taille modeste de la maison d’hôtes gay, aide aux rencontres, aux nouvelles amitiés. Luc retournera cet été dans sa maison du Gers qu’il a tant appréciée : « J’ai réservé très tôt. En fait, dès mon départ l’année dernière. Je suis encore plus heureux de savoir que je retrouverai mes nouveaux amis : un couple de Néerlandais qui m’a d’ailleurs invité à passer le réveillon chez eux, à Rotterdam… Je les adore. »
Comme Jean-François le disait, les résidents de ces maisons reviennent et donc, se connaissent… C’est aussi une des raisons pour laquelle ce genre d’hébergement connaît un succès croissant. Karim, lui, a rencontré un garçon dans sa maison d’hôtes : « D’accord, il habite à 250 kilomètres de chez moi. Mais on s’est déjà revu deux fois. Et on se retrouvera en septembre dans le Luberon, là où on s’est rencontré. Mais on ne prendra qu’une seule chambre… »