“Cabaret”, “42nd Street”, “La Petite boutique des horreurs” : 3 musicals à découvrir pendant les fêtes

Un classique intemporel, un show flamboyant et un spectacle d’horreur en chansons… Voici trois comédies musicales qui vont vous faire voyager direct du côté de la Grosse Pomme.

Publié le

La Petite Boutique des horreurs à L’Opéra Comique

Près de 40 ans après, le spectacle culte est de retour à Paris pour quelques représentations exceptionnelles à l’Opéra Comique.

À l’origine, La Petite boutique des horreurs est un film de série B. réalisé en 1960 par Roger Corman. Il a été adapté off-Broadway en 1982 et ne cesse, depuis, d’être repris (Jonathan Groff a d’ailleurs joué dans le revival que l’on peut voir actuellement à New York). Dans un juste retour des choses, la comédie musicale a même eu le droit à son remake sur grand écran !

Ce coup de génie, on le doit au duo Howard Ashman (aux paroles) et Alan Menken (à la musique). Quand ils créent le spectacle, ils sont encore des auteurs en devenir. Mais on aura vite fait d’entendre parler d’eux. En effet, fort du succès de La Petite boutique, les studios Disney les appellent à la rescousse pour rebooster leurs nouvelles productions. Oui oui, les tubes de La Petite Sirène, de La Belle et la bête ou encore d’Aladdin, ce sont eux ! Et on trouve déjà leur patte inimitable dans La Petite boutique des horreurs , ce sens de la formule et cette alternance entre chansons qui swinguent ( avec le trio des Skid Row Supremes qui est un peu le chœur grec de l’histoire) et envolées romantiques (l’incontournable rêverie Somewhere That’s Green).

L’histoire, elle, est complètement barrée. On pourrait même dire qu’elle dépote. Dans les bas quartiers de New York, on y suit les mésaventures de Seymour, un mec un peu loser qui travaille chez un fleuriste sur le point de mettre la clé sous la perte. Mais tout change le jour où Seymour trouve une plante carnivore qui grandit à vue d’œil. Le seul problème, c’est qu’elle se nourrit de sang humain ! Vous l’aurez compris, on se retrouve très vite dans des situations proches du grand guignol. C’est tout simplement jubilatoire, d’autant qu’il y a perpétuellement en arrière-plan une critique de cette démesure qui nous pousse à toujours en vouloir plus… sans prendre en compte l’inévitable retour du bâton. Car dans cette Petite Boutique, la Nature finit toujours par reprendre ses droits.

Cette nouvelle production mise en scène par Valérie Lesort et Christian Hecq, reprend la très bonne traduction française qu’Alain Marcel avait signée lorsque le spectacle s’était monté à Paris en 1986. Ce qui impressionne d’emblée, c’est le magnifique décor qui remplit le plateau. Le magasin de fleurs a le gigantisme d’un diner américain et nous plonge tout de suite dans l’ambiance du New York “Downtown”.

La troupe hétéroclite (certains viennent de la comédie musicale quand d’autres sont issus du monde lyrique) est au diapason. Tous ont su trouver le côté à la fois cartoonesque et sincère de leur personnage. Marc Mauillon est particulièrement convaincant dans le rôle d’un Seymour dépassé les événements tandis que Judith Fa nous charme dans le rôle de la blonde ingénue dont le rêve ultime est d’avoir un jardin et tout l’électroménager de la terre. Mais la vraie star du show, c’est surtout cette gigantesque marionnette de plante carnivore, plante qui parle autant qu’elle groove. On ne se lasse pas de ses remarques bitch et de sa propension à vouloir pomper le sang de tous ceux qui l’approchent d’un peu trop près.

Alors pour Noël, faites-vous une fleur et entrez dans La Petite boutique des horreurs !

Et pour prolonger le plaisir, on vous conseille de regarder Howard, l’excellent documentaire de Disney+ sur Howard Ashman.

Plus d’infos

Précédent 1 2 3

Tu en veux encore ?