ALX : “Je me régale quand je dessine les poils de mes modèles”

ALX expose actuellement au bar Le Bronx, à Paris. Si vous aimez les hommes poilus dodus, courrez-y ! ALX s’est fait une spécialité du corps masculin où la sensualité des modèles donne libre cours à notre imagination. Chaud devant ! Et derrière…

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Tu dessines depuis combien de temps ?

J’ai toujours dessiné. Depuis ma plus tendre enfance. Je me rappelle que gamin, je gagnais toujours les premiers prix de dessin. Malheureusement, mon environnement social ne m’a pas permis de faire des études artistiques. Je suis devenu par la force des choses un vrai autodidacte. Je suis un enfant des dessins animés. Ça m’a construit.

Et j’ai eu la chance de connaître un dessinateur du magazine Pilote. Il m’a appris le b.a.-ba de la bande dessinée. Il avait un dessin érotique magnifique. C’est lui qui m’a donné envie de travailler avec le feutre pinceau par exemple. Il m’a beaucoup apporté. J’ai fait alors des recherches sur les dessins dits « gays ». Ce qui est drôle, c’est que je ne verse pas particulièrement dans le BDSM et pourtant, très vite, j’ai fait des croquis avec des situations ou des positions extrêmes.

Comment construis-tu les histoires que tu racontes dans tes dessins ?

D’un peu partout. De la recherche que je peux faire d’abord. Des rencontres ensuite où j’aimais immortaliser des mecs que j’avais croisés… J’imagine des hommes qui représentent un certain idéal. J’aime bien le côté ingénu, un peu timide. J’aime montrer les émotions : celles du personnage mais aussi les miennes. Je commence toujours mon dessin par le regard.

D’où te vient cette obsession pour les poils ? Et pour les muscles…

C’est difficile d’expliquer comment un gamin devient fasciné par les poils. J’ai toujours adoré ça. J’en faisais une fixation. J’ai été marqué très jeune par les comics américains : les X-Men notamment… J’aimais beaucoup ces superhéros virils, musclés. Et peut-être aussi que les bandes dessinées de Ralf König, que j’adore particulièrement, m’ont inspiré. Son personnage Couilles de Taureau, par exemple, me parle énormément. C’est une merveille d’hilarité. D’ailleurs, des gens qui ont vu mes dessins au Bronx ont fait le parallèle avec le personnage de Ralf König.

Tu aimes donc beaucoup le poil…

Le corps poilu. Un avant-bras poilu, une nuque poilue… Tout ça est d’une érotisme fantastique. Que le mec soit beau ou pas d’ailleurs. Quand on enlève les poils d’un mec poilu, son corps change, son esthétique aussi. Il n’est plus le même. J’aime la bestialité du poil. Du nu, il y en a partout. Mais souvent, c’est glabre. Je préfère de loin une paire de fesses poilues à un cul complètement lisse. Même la barbe joue un rôle érotique. Quand je dessine du poil, j’ai comme l’impression d’avoir une dimension supplémentaire dans le dessin, comme un relief. Quand je dessine mes poils un par un, de façon quasi obsessionnelle, je sculpte le corps du modèle.

En fait, quand tu dessines les poils sur les fesses, c’est comme une caresse ?

Je me régale quand je dessine les poils. Je ne trouve pas ça long ou interminable. Ça me détend, ça me fait du bien. C’est un vrai plaisir !

Quels sont tes projets ?

L’exposition au Bronx arrive vraiment à point. Je suis très heureux : c’est comme un rêve de gosse. Je ne m’adresse pas au quidam. Je m’adresses aux mecs qui aiment les mecs poilus. Donc je suis vraiment ravi de l’accueil. Je prépare déjà une prochaine exposition pour l’an prochain. Je vais certainement aussi participer à un livre d’illustrations gays. C’est en discussion. J’aimerais aussi aborder une direction plus subtile… Mais toujours avec le poil. (Rires)

ALX Illustrations : exposition au Bronx jusqu’au 4 avril 2023 : 21 rue Keller, 75011 Paris. Retrouvez également son travail sur www.instagram.com/alxgayillustration/ et sur son site www.alxgayillustration.com

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