Invitée de Quotidien, Keiona évoque ce que les jeunes queers endurent pendant leur scolarité
Invitée de Yann Barthes pour la rentrée de Quotidien, la gagnante de Drag Race France, évoque sa victoire mais aussi son parcours scolaire en tant que personne queer.

Lundi 4 septembre, Quotidien faisait sa rentrée sur TMC. À cette occasion, Yann Barthes avait réuni sur son plateau un panel d’invités d’horizons variés : Gabriel Attal, le ministre de l’Éducation nationale, Vincent Lacoste et Louise Bourgoin, pour la sortie du film Un métier sérieux de Thomas Lilti… et surtout Keiona, la grande gagnante de la saison 2 de Drag Race France.
Lors de la finale, diffusée le 25 août sur France 2 et enregistrée en public, la Queen a su se démarquer face à ses trois concurrentes : Sara Forever, Mami Watta et Punani. Elle succédait ainsi à Paloma, gagnante de la première édition.
Légèrement impressionnée au début (c’était sa première télé en direct), la candidate de 31 ans est revenue sur cette expérience. “C’est un peu une victoire historique car je suis la première gagnante noire d’une franchise qui n’est pas américaine. Et je suis aussi la première gagnante à être restée dans le haut du classement pendant toute la saison.” Pour elle, “cette victoire va changer beaucoup de choses aussi bien pour moi que pour la communauté ballroom que je représente.”
“Il y a eu des hauts et des bas”
Rentrée des classes oblige, Keiona a également été interrogée sur son expérience scolaire. Elle en a profité pour évoquer les défis qu’elle a rencontré en tant que personne queer. Elle a souligné que si l’école peut être un lieu d’acceptation, elle peut aussi engendrer des moments difficiles quand on présente une singularité.
“L’école, c’était particulier, c’était spécial. Quand on est un jeune garçon qui sait déjà qu’il est queer, qui est très efféminé, qui a un style bien particulier et qui assume ses différences, on rencontre beaucoup de personnes qui sont à l’encontre de ça et au lieu de les accepter, qui vont combattre ça. Mais ce n’est pas un combat, c’est un lieu d’existence. Tout le monde a sa place. Donc l’école, il y a eu des hauts et des bas“, a-t-elle confié à côté du nouveau ministre de l’Éducation.
Une manifestation à l’Élysée
En 2018, Keiona avait déjà marqué les esprits en dansant, aux côté de Kiddy Smile, avec d’autres membres de la communauté ballroom sur le parvis de l’Élysée. Cette prestation, organisée dans le cadre de la Fête de la musique, avait suscité pas mal de réactions de la part de la fachosphère, notamment à cause du tee-shirt porté par Kiddy Smile qui affichait fièrement les mots “Fils d’immigré, noir et pédé“.
Interrogée sur cet événement, Keiona se souvient avec émotion de cette soirée mémorable. Elle raconte que, sur le moment, elle avait simplement eu l’impression de faire la fête. Ce n’est qu’après, en voyant les réactions sur les réseaux sociaux, qu’elle a vraiment pris conscience de la portée politique de sa présence à l’Élysée. “On a fait une manifestation en fait, on a fait quelque chose de très très grand. ” Des propos qui prolongent ce qu’elle avait déjà évoqué sur France Inter, le 27 août dernier : “Le message qu’on a fait passer, c’est qu’on était là et qu’on irait nulle part, qu’on est tout autant Français et tout autant Parisien pour avoir le droit de danser sur le perron de l’Elysée.”
Voir l’interview de Keiona en intégralite :