Témoignages : « Pourquoi je suis adepte des plans câlins »
Alors que certains sont obsédés par la performance, nos témoins, eux, veulent des câlins et le crient sur tous les toits…
Depuis peu, il suffit de se rendre sur les applications de rencontres pour voir apparaître les aficionados de câlins… Ils ne veulent pas de rapports très explicites, ils veulent juste se lover dans les bras d’un autre homme. Le plan câlin (ou dodo) a-t-il le vent en poupe ? C’est ce que nos témoins pensent et envisagent…
« Et la tendresse, bordel ? »
Julio (45 ans, de Carcassonne) se définit comme un chaud-lapin : « Célibataire invétéré, j’ai cumulé les plans sans vraiment me rendre compte de ce que j’aimais ou pas. Et puis, j’ai rencontré un mec qui me plaisait beaucoup. Et là, surprise ! Il ne voulait que passer quelques moments sous la couette avec moi… Sans sexe. Au début, je n’ai pas compris. Et je me suis laissé faire. J’ai passé avec lui un des plus beaux après-midi de ma vie. Des caresses, rien que des caresses. Et la tendresse, bordel ! »
Alexandre (29 ans, du Touquet) a eu, lui aussi, une grosse surprise : « J’avais rendez-vous avec un garçon pour passer un bon moment. Au bout de quelques minutes, on s’est tous les deux rendu compte qu’on avait un peu exagéré notre statut « versatile ». On est quand même resté dans les bras l’un de l’autre pendant plusieurs heures. Et ça a été fantastique. J’ai découvert toute la puissance de la chaleur qu’un corps peut dégager… On doit se revoir ! J’ai hâte ! »
« J’ai appris à redécouvrir le corps de mes amants ! »
À l’heure de la performance à tout prix, la câlinothérapie passerait presque pour quelque chose d’inutile, pour une perte de temps. Christophe (59 ans, de Paris) a remisé ses certitudes au placard : « Pendant longtemps, j’ai pensé d’abord à moi pendant mes plans. À mon propre plaisir. Depuis que je fais des rencontres câlines, c’est à l’autre que je m’intéresse. Son regard, par exemple, est devenu primordial. J’ai appris à redécouvrir le corps de mes amants ! »
Le câlin comblerait donc nos aficionados. Et aurait même d’autres avantages. Comme pour Farid (37 ans, de Marseille) qui raconte : « Quand je drague, je suis d’abord un cliché : l’arabe de service, forcément actif et pas nécessairement open. Quand je dis que je veux juste faire des câlins aux mecs que je rencontre, ça les déstabilise. Beaucoup fuient ! (Rires) Ceux qui restent passent du temps sur mon corps. Et j’adore ça… Et ils aiment aussi que je passe beaucoup de temps sur le leur… »
« Actif-Passif ? Tellement old school… »
Les câlins casseraient donc les codes de la sexualité classique. Kevin (26 ans, de Chambéry) en est persuadé : « J’ai l’impression que la première chose que les mecs veulent connaître, ce sont mes mensurations. Et par mensurations, j’entends même les plus intimes. Franchement, ça commence à me saouler un peu. Et le pire, c’est qu’en fonction de tes “chiffres”, tu te vois attribuer un rôle qui n’est pas forcément le tien. En ce moment, j’ai besoin d’être dans les bras d’un mec qui va me caresser pendant des heures ! C’est tout. »
Même constat chez Samuel (41 ans, de Mulhouse) : « Je n’en peux plus des mecs qui te draguent avec un “BM ?” en introduction. Actif-Passif ? C’est tellement old school ! Quand tu te concentres sur le plaisir que te procurent les caresses de l’autre, tu imagines aussi celui que les tiennes vont lui faire. Il y a un vrai partage d’émotions. Et c’est un peu ce qui nous manque en ce moment, non ? »