Cédric Le Gallo : “On profite du confinement pour écrire la suite des “Crevettes pailletées””
Racontant les folles aventures d’un coach homophobe chargé d’entraîner une équipe de water-polo LGBT, « Les Crevettes pailletées » est le film feel-good qu’il nous faut en ce moment. Ça tombe bien, il est diffusé en ce moment sur Canal + (diffusée gratuitement jusqu’à la fin du mois sur toutes les box). Interview confinée avec Cédric Le Gallo, co-réalisateur du film.
Le water-polo et toi, c’est une grande histoire d’amour. Nous t’avions d’ailleurs déjà vu à l’œuvre lors d’un entraînement avec l’équipe LGBT de OUTsiders. Qu’est-ce qui t’a donné envie d’en faire un film ?
Parce que les vraies Crevettes pailletées sont très inspirantes! J’ai attendu l’âge de trente ans pour me mettre au sport (je suis longtemps resté traumatisé par les cours d’EPS du lycée et l’ambiance macho des vestiaires) et en rejoignant l’équipe des Crevettes pailletées, j’ai découvert qu’on pouvait faire du sport avec bienveillance. On voyage beaucoup avec nos tournois de water-polo, c’est toujours très festif, chacun est libre de laisser court à sa créativité (on a un gros penchant pour les déguisements!) et surtout sans jugement. Ici la différence est célébrée au lieu d’être montrée du doigt. J’avais envie de véhiculer ce message d’amour et de tolérance, avec l’amitié en fil rouge.
Pourquoi Les Crevettes pailletées est le film parfait à voir en ce moment ?
Je crois qu’on a tous besoin de rire ! La force des Crevettes c’est de rire de tout, de ne pas se laisser abattre, même dans les situations difficiles. Avec le confinement, on est loin de ses amis et je crois que c’est précisément le manque de lien social qui va être le plus dur à vivre dans les jours qui viennent. Avec les Crevettes dans votre salon, c’est un peu comme si vos potes étaient chez vous…
J’avais envie de véhiculer ce message d’amour et de tolérance, avec l’amitié en fil rouge.
Les Crevettes pailletées a été un succès critique et public. Il a fait le tour des festivals du monde entier. On se souvient aussi de la photo de toi sur la couverture de L’Equipe où tu embrassais un autre jouer. Un bon pied de nez à l’homophobie dans le milieu sportif ?
Effectivement! C’est à ce moment là que je me suis rendu compte que le sujet du film dépassait le cadre du cinéma pour s’inviter dans toutes les familles françaises. J’ai reçu tellement de témoignages émouvants suite à cette parution. Et je trouve très important que ce soit un magazine généraliste comme L’Equipe qui ait osé cette une une historique, quitte à se prendre les commentaires haineux de certains de leurs lecteurs sur les réseaux sociaux. Je salue au passage le sang froid de leur community manager qui a été bien occupé ce week-end là ! C’est aussi comme ça qu’on fait bouger les lignes.
On a pu lire qu’une suite était en préparation. Peux-tu nous en dire un peu plus ?
On profite du confinement pour écrire à distance avec Maxime Govare (mon co-réalisateur) et Romain Choay. Nous en sommes à la troisième version du scénario qu’on aura fini dans quelques jours et qu’on va pouvoir faire lire aux comédiens. Eux aussi sont très impatients de découvrir ce qui arrive à leurs personnages.
Qu’as-tu prévu pour les 15 jours à venir ?
Profiter du confinement pour regarder tous les films que je n’ai pas eu le temps de voir et surtout écrire, c’est l’avantage d’être scénariste. Mais mes amis me manquent. Nos entraînements ont lieu habituellement le mercredi soir. À la place on va s’organiser un apéro en visio-conférence. Les Crevettes ne se laissent jamais abattre !