Photos : Serge le Hidalgo, l’artiste qui transpire l’Espagne
Les portraits de Serge le Hidalgo sont forts de réalité et de vérité. Comme si les modèles photographiés nous parlaient, nous interpellaient… On ne sort jamais indemne des séries de ce photographe espagnol très communicatif. Tellement espagnol…
Parle-nous de toi…
Je suis né en Espagne où j’ai fait des études en photographie et en communication audiovisuelle. Pierre, mon ami, m’a offert mon premier appareil argentique et c’est comme ça que j’ai commencé à photographier des modèles, nus d’abord. Avant de déménager à Paris, j’ai été assistant de Soledad Lorenzo, une célèbre collectionneuse madrilène, dans sa galerie d’art contemporain de Madrid.
J’aime bien utiliser la photographie comme moyen d’opposition à une représentation traditionnelle de la masculinité, trop souvent réprimée émotionnellement, un peu autosuffisante et qui évite tout comportement appartenant à la « féminité ». J’ai l’impression ainsi de produire un modèle alternatif à l’image patriarcale existante.
Comment trouves-tu tes modèles ? Comment les choisis-tu ?
Comme pour beaucoup de photographes. Souvent, les modèles sont des gens proches de moi, des amis, voire des amants.
Acceptent-ils facilement de poser pour toi ?
Je ne pousse pas les gens à poser nus d’emblée. Surtout, parce qu’on ne va pas se mentir, j’ai envie de voir mon travail publié… Donc si je sens que quelqu’un est trop hésitant, s’il a peur, je préfère ne pas le photographier. Car s’il y a bien une chose que je déteste, c’est quand on me demande de ne pas publier mon travail. C’est trop frustrant.
En voyant tes photos, on se rend compte que tu aimes le nu. En quoi la nudité est-elle importante dans ton travail ?
J’aime capter une certaine intimité qui se dégage de la nudité… Comme une nudité dans la nudité.
Tu viens d’Espagne. As-tu l’impression d’apporter une partie de ton héritage à travers tes photos ? (Le voyage, la mer, les extérieurs, tout ça, est très espagnol, culturellement…)
Oui, tu as raison. Les Espagnols, une partie au moins, aiment vivre à l’extérieur, dans la nature, près de la mer… En plus, on peut le dire, on est assez à l’aise avec la nudité… Donc, oui, c’est bien par mes photos que s’exprime cet héritage.
Quel est ton plus beau souvenir de photographie ?
Ce sont des souvenirs liés à des beaux moments passés avec les modèles, des souvenirs de rencontres, d’amitiés et d’amour, évidemment…
Tu as des projets ?
J’aimerais bien continuer mon travail de photographie et pouvoir être, peut-être, plus représentatif de la communauté LGTBQ+ et par là-même, lutter ainsi contre tout type de phobie et de discriminations.