“Les folies fermières” : le cabaret est dans le pré
A partir d’une histoire vraie, le cinéaste Jean-Pierre Améris signe un film éclatant, servi par un casting 5 étoiles. Au cœur de ce portrait de troupe, un travesti touchant incarné avec justesse par Philippe Benhamou, alias Golda Shower.
Oui, il est possible de réaliser une comédie populaire, drôle et sensible, sans homophobie ni lourdeurs pénibles ! Réalisateur, en 2010, des Émotifs anonymes, Jean-Pierre Améris a composé un scénario à partir d’une histoire vraie, celle d’un agriculteur du Tarn qui transforme sa grange en cabaret pour éviter la ruine.
Dans le rôle principal, Alban Ivanov étonne par une interprétation sensible de rêveur obstiné, bien loin des représentations datées de fermier beauf. Il convainc une pétulante danseuse, interprétée par Sabrina Ouazani, de monter un show. Le duo recrute alors une troupe de cabarettistes et déploie une folle énergie pour donner vie à un lieu unique.
C’est l’histoire d’un défi, rythmé par des péripéties, des scènes de répétition et des clins d’œil malicieux qui amusent et émeuvent. Le vibrant hommage à Dalida, avec une scène de débat pour savoir quelle deuxième chanson de Dalida Dominique doit interpréter, deviendra culte ! Dominique, c’est le prénom du personnage transformiste, simple et bouleversant. Incarné avec finesse par Philippe Benhamou aka Golda Shower. Il crève l’écran et fait honneur à ce métier dont on savoure le retour en grâce. Cerise sur le gâteau : plusieurs chansons en live, dont une reprise ré-orchestrée de « Laissez-moi danser », glamourissime et tellement gay !