“Cabaret”, “42nd Street”, “La Petite boutique des horreurs” : 3 musicals à découvrir pendant les fêtes
Un classique intemporel, un show flamboyant et un spectacle d’horreur en chansons… Voici trois comédies musicales qui vont vous faire voyager direct du côté de la Grosse Pomme.
Cabaret au Lido2Paris
Willkommen, Bienvenue, Welcome au Lido2Paris. C’est en effet avec Cabaret, le célèbre musical de John Kander & Fred Ebb, que la salle mythique des Champs Élysées inaugure sa nouvelle vie sous la direction de Jean-Luc Choplin, le grand amoureux du genre. Ce spectacle ne pouvait trouver de meilleur écrin que le Lido, ancien cabaret, encore sous le feu de ses boules à facettes.
Nous voilà donc immergés, le temps d’une soirée, dans le Berlin de l’entre-guerre et son Kit Kat Klub interlope dont la décadence peine à masquer (à défaut d’enrayer) la montée du nazisme. Contrairement à la version de Sam Mendes (que nous avions pu découvrir aux Folies Bergère puis au Théâtre Marigny en français dans le texte), cette nouvelle mouture de Cabaret revient aux origines de l’œuvre. On voit ainsi réapparaître The Telephone Song, préliminaire à la rencontre entre Clifford Bradshaw, l’écrivain américain en exil et Sally Bowles, la meneuse de revue. Par contre, exit Mein Herr et Maybe This Time écrites spécialement pour le film de Bob Fosse et sa star Liza Minnelli.
Avec ce recentrage, les destins croisés entre les différents protagonistes y gagnent en équilibre. Le spectacle retrouve aussi sa noirceur cynique. Moins show-off certes, mais bien plus tragique, particulièrement quand le monde contemporain est mis en perspective avec l’intrigue. Le final, en ce sens, est exemplaire. Car oui. Cabaret a beau avoir été écrit dans les années 1960, il n’en demeure pas moins d’une féroce actualité.
De l’ancien Lido, le metteur en scène Robert Carsen a gardé l’esprit… et les machineries. Les numéros chorégraphiés sont impeccables (mention spéciale pour Money). Ils alternent avec des séquences plus intimistes et dépouillées sur une scène en hauteur. Cette même scène qui, par la magie de quelques rouages, monte des tréfonds… pour se transformer en maison ! Impressionnant !
Mais la véritable force de cette version est son casting et sa direction d’acteurs exceptionnelle. Dans le rôle du maître de cérémonie, Sam Buttery est LA révélation du show. Cet.te artiste non-binaire (dont le visage orne les affiches et les rues de Paris) est une star outre-atlantique où iel a été révélé.e dans The Voice UK. En robe noire, Iel apporte une touche de queer plus que bienvenue teintée d’une émotion rare sur la magnifique reprise de I Don’t Care Much. Quant à Lizzy Connolly, elle campe une Sally Bowles pleine de fougue qui nous a complètement électrisés sur la chanson Cabaret. Un grand moment de comédie musicale.