“Welcome to Chippendales” : le premier club de strip-teaseurs se met à nu

La série « Welcome to Chippendales » fraichement arrivée sur Disney+, raconte l’ascension mais aussi la chute de Somen « Steve » Banerjee, l’homme qui a eu l’idée de monter des shows de strip-tease avec des hommes. Attention spoilers.

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“Chippendales” est aujourd’hui un mot commun pour désigner un strip-teaseur. Il n’en a pas toujours été le cas. Le nom, qui est un clin d’oeil à l’ébéniste anglais du XVIIIe siècle Thomas Chippendale, vient d’un club de Los Angeles ouvert en 1979 par Steve Banerjee, un émigrant indien (son vrai prénom était Somen, qu’il a américanisé en Steve). Ce dernier a eu l’idée saugrenue d’y créer des spectacles de strip-tease masculin uniquement réservés aux femmes . La légende était née. Le succès a été immédiat et perdure encore aujourd’hui.

Welcome to Chippendales sur Disney+ raconte ainsi l’histoire de cet homme d’affaires que rien ne prédisposait à ouvrir ce genre d’établissement. Dans une reconstitution impeccable de cette époque, la série revient sur cette aventure où fesses à l’air côtoyaient drogue et mafia. Dans une ambiance qui n’est pas sans nous rappeler celle du film House Of Gucci, on croise des personnages hauts en couleur et surtout on découvre Somen « Steve » Banerjee, un cas d’école du rêve américain qui vire au cauchemar.

Un homme pétri d’incohérences

Interprété brillamment par l’acteur né au Pakistan Kumail Nanjiani, Banerjee est un personnage flippant. C’est un émigrant indien qui, pour devenir vraiment un citoyen américain, est capable de faire preuve d’un véritable racisme anti-noirs. Il accepte de travailler avec Nick De Noia, un chorégraphe gay tout en faisant preuve d’une aversion, dissimulée certes, pour tout ce qui est homosexuel. Mégalomanie, jalousie, paranoïa, schizophrénie même, à la fin de sa vie, il a tout pour mal tourner. Et il va mal tourner.

Erin Simkin/Hulu

Son idée de génie du début des Chippendales va vite se transformer en boulet qu’il aura de plus en plus de mal à supporter. Et pourtant, peut-être que le scénario nous y aide, on a du mal à vraiment détester le personnage. On arrive même à imaginer qu’on aurait pu faire les mêmes mauvais choix que lui. Il est presque une caricature de ces personnages flamboyants des années 80, qui ont disparu dès la décennie suivante…

Un casting de haute volée

Kumail Nanjiani n’est pas le seul acteur à exceller dans Welcome to Chippendales. On pense bien sûr à Murray Bartlett (Looking, The White Lotus…) qui incarne un Nick De Noia plus vrai que nature. Il suffit de chercher des photos du vrai Nick pour voir à quel point la ressemblance est frappante. Il incarne à merveille le rôle du chorégraphe flamboyant dans le placard. Dans la vie réelle, De Noia a été marié à Jennifer O’Neill, l’actrice principale d’Un Été 42.

Erin Simkin/Hulu

L’autre rôle majeur qui marque Welcome to Chippendales, est bien sûr celui de Denise interprétée par une Juliette Lewis au mieux de sa forme. Comme dans le reboot de Queer as Folk, elle joue la foldingue qu’on adore. Aux côtés de Bartlett et Lewis, on note pas mal d’acteurs gays comme Andrew Rannells (The Boys in the Band) transformé physiquement ou encore Robin de Jesús (Tic, Tic… Boom !) dans un rôle à contre-emploi.

Prospérité…

Le plus surprenant quand on visionne Welcome to Chippendales, c’est ce qu’on apprend sur la genèse du strip-tease masculin. Malgré tous les fantasmes qui courent, c’est extrêmement hétérosexuel. Un peu comme Magic Mike d’ailleurs. Mais la partie artistique du concept reste quelque chose de très gay. Les différents chorégraphes du show étaient ou sont homos. Aujourd’hui encore, certaines chorégraphies du spectacle de Chippendales de Las Vegas, suivent toujours l’inspiration de Nick De Noia.

Erin Simkin/Hulu

On a souvent tendance à dire que c’est ringard. Et pourtant, ça reste l’un des rares spectacles à destination des femmes uniquement. Surtout, en 2023 soit 44 ans après leur création, les Chippendales sont toujours un succès planétaire.

Jock a beaucoup aimé Welcome To Chippendales. Malgré un sujet léger, la série est beaucoup plus profonde qu’on ne pourrait le penser…

Welcome to Chippendales
À voir sur Disney +

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