Faut que ça glisse : comment bien choisir son gel lubrifiant
Le choix est immense et la qualité progresse indéniablement : le lubrifiant, accessoire indispensable au plaisir, mérite toute notre attention. Comment le choisir ? On vous guide en douceur, pour ne pas rester en surface.
À quoi sert-il ?
Il permet et facilite la pénétration car la salive, composée presque uniquement d’eau, ne sert à rien. Elle ne facilite pas le passage à l’acte, ou juste un peu de façon brève et assez illusoire. Le premier atout du lubrifiant, c’est donc de faire du bien, de rendre la séance plus agréable. Car même si le sphincter, une sorte d’anneau musculaire, se relâche volontairement quand l’envie est là, le lubrifiant augmente le plaisir en réduisant les frictions. En clair, c’est meilleur et ça aide à glisser mieux et donc plus longtemps.
Est-ce vraiment utile ?
Oui. Contrairement à une légende, il n’existe pas de glandes qui lubrifient la zone anale pour la pénétration, même quand l’envie de se faire prendre est à son maximum. Certains actifs peuvent insister pour prendre leur partenaire sans gel, c’est égoïste. Et clairement déconseillé : ça n’est facilitant ni confortable ni safe. Quant aux frottements à répétition, inévitables et délicieux, ils provoquent « à cru » des irritations et des microcoupures. Ces dernières empêchent de remettre le couvert le lendemain (même si ça semble passer sur le moment, on le paye plus tard) et peuvent favoriser le passage des infections sexuellement transmissibles. Par ailleurs, une irritation non soignée peut donner un prurit (des démangeaisons) ou une fissure. C’est toujours mieux d’éviter.
Quelle quantité de lubrifiant mettre ?
Il ne faut pas lésiner et en remettre au moins toutes les 20 minutes. Nous, on vous recommanderait bien un modèle flacon pompe XL, bien pratique, sur la table de nuit (ou dans votre sac de rando si vous aimez les excursions en forêt…). Faites comme vous voulez, à condition de ne pas faire le radin. Le type qui économise sur le gel, c’est un peu comme celui qui ne propose pas un café à celui qui arrive chez lui, on l’évite.
Pour être clair, disons qu’il en faut au moins la taille d’une grosse noix (donc pas une larmichette, ni une tête d’épingle). Ensuite, on le dépose avec lenteur et pas seulement au bord de la rosette, ni à côté, ni sur les cuisses, on a dit à l’intérieur ! Si on en a mis beaucoup trop, on garde une serviette en éponge pas loin.
Quels sont les différentes formules ?
Deux grandes familles. D’abord les gels à base d’eau (souvent un peu moins chers) : ils ne tachent pas, ne sont pas trop fluides. Comme ils résistent moins bien, il faut juste en remettre plus souvent. Le petit nouveau se glisse dans la poche d’un blouson, on en trouve à moins de dix euros.
Deuxième catégorie, les gels au silicone : le pouvoir lubrifiant est 5 fois plus élevé, c’est souvent considéré comme bien plus confortable. C’est selon les goûts et c’est comme les garçons, disons qu’il faut parfois en essayer plusieurs. Notre conseil ? Cherchez « votre » texture en commandant de petites contenances jusqu’à ce que vous trouviez la bonne, la vôtre. Il y a les marques les plus connues, qui ont visiblement mené des entretiens poussés avec leurs consommateurs pour adapter leur formule, on peut citer Eros, Pjur, Swiss Navy. Toutes, à partir de 6,90 euros, sont en vente sur le site, copieux, complet, bien achalandé et fiable, Zone mec. Ce site français qui affiche plus de 3500 références et un service client joignable par téléphone.
Est-ce compatible avec la capote ?
Oui, à moins que ça ne soit clairement indiqué sur la boite, les gels à base d’eau et de silicone sont compatibles avec les capotes, encore heureux. On n’est plus au temps de la vaseline de nos grands-parents, ouf ! Évidemment, certaines formules, dites hybrides, mélangent eau et silicone. Enfin, si la silicone a été pas mal critiquée dans le milieu des cosmétiques bio, c’est parce qu’incluse dans un soin hydratant, elle dépose une sorte de film sur la peau (ce qui peut refiler des points noirs aux peaux à boutons). Mais c’est justement pour ça qu’on l’apprécie dans les rapports anaux, pour son côté glissant !
Ce composant est inerte et sans danger pour vos muqueuses. On se rince après, avec un savon doux (une formule sans savon ou un ultra-doux). Pour les gays greens, pas de souci : on trouve même des lubrifiants bio et vegan. `
Sachez enfin que les sex-toys ne sont pas tous compatibles avec tous les lubrifiants, ça dépend de leur composition : les jouets en silicone sont plutôt à utiliser avec des lubrifiants à base d’eau.
J’ai envie d’autre chose !
Tout nouveau, le lubrifiant au CBD, le cannabis sans le principe actif, est un peu marketing (ça ne va pas détendre la zone). On peut aussi choisir un lub qui a l’allure du sperme (en plus safe), le plus connu étant le Spunk avec un packaging qui ne laisse aucun doute sur ce qu’il contient.
Dans une autre catégorie, on déguste les comestibles. Ceux qui ont la langue agile vont kiffer le goût coco du gel Superglide. Pour info, les « chauffants » peuvent piquer les glands sensibles, tout comme les formules mentholées qui perdent un peu de terrain : en massage, c’est top, mais peut-être un peu moins adaptés aux coups de boutoir répétés.
Je prends quoi si j’ai des pratiques spécifiques ?
Pour les jeux de type sonde, un gel médical, stérile (en plus des gants et du lavage du petit oiseau juste avant).
Pour une mise en poing, il faut un lubrifiant BEAUCOUP plus gras, dédié au fist. L’espèce de margarine américaine qui ne sent pas super bon, le Crisco, garde quelques (vieux ?) adeptes ! On a fait bien mieux depuis : en gel, en crème, ou même en poudre où il faut ajouter de l’eau (le flacon comporte un mode d’emploi pour les débutants). Attention, c’est un pot par partenaire, sinon le produit peut garder ses virus et bactéries. Enfin, certains gels sont pensés pour les longs massages. Amusez-vous bien !