“Les Voyages de Nicky” (France 5) : rendez-vous en drags inconnues
La saison 2 de Drag Race France à peine finie, Karl, aka Nicky Doll, nous emmène en voyage à la rencontre de queers du monde entier qui font bouger les normes et les genres. Une série doc à découvrir mardi 29 août et 5 septembre dès 21h10 sur France 5.
Un road trip avec la présentatrice de Drag Race France, ça vous dit ? Alors c’est le moment d’embarquer pour Les Voyages de Nicky, la nouvelle série doc de France 5 dont les deux premiers volets sont diffusés ce mardi 29 août dès 21h10.
Dans ces voyages aux quatre coins du monde, Karl Sanchez, l’homme derrière la Queen, nous emmène à la rencontre des personnalités queers qui œuvrent pour plus d’inclusion, qui démystifient le genre tout en faisant bouger les nuits… et les stéréotypes.
Premiers pays visités, l’Inde et la Grèce avant le Mexique et le Japon (pays de prédilection pour Nicky) la semaine prochaine. C’est bien entendu l’occasion d’interroger la place des LGBT mais aussi de voir comment le drag trouve sa place dans des cultures parfois ancestrales. “On a encore beaucoup à apprendre sur le genre, on a beaucoup à apprendre sur la tolérance, on a beaucoup à apprendre sur le drag” expliquait Karl lors d’une présentation presse en juin dernier.
Rassurez-vous ! Si Karl apparaît majoritairement en civil, il n’a pas oublié d’emmener Nicky Doll dans ses valises. Il nous offre, à chaque épisode, un moment suspendu dans des décors paradisiaques avant de clôturer son aventure par un lipsync légendaire avec une Queen locale… sur un tube du pays visité !
Un tour du monde en 80 genres
Ce projet, Karl / Nicky Doll le porte depuis longtemps, avant même l’aventure Drag Race. Il faut dire que le voyage, il connait, lui qui, entre Marseille, les Caraïbes, le Maroc ou encore les États-Unis, a posé ses valises dans de nombreux pays depuis sa jeunesse. “J’ai toujours été amené à être le nouveau de la classe mais aussi à me rendre compte que la différence ce n’est pas l’ennemi” raconte-t-il.
Épaulée par l’excellent Maxime Donzel à la réalisation, il a gagné un concours lancé par France Télévisions. Il réussit sans difficulté à convaincre la direction des programmes de le suivre dans ce “tour du monde en 80 genres” (le premier titre envisagé pour le programme).
Le résultat est une vraie réussite, bien loin des images touristiques d’Épinal que l’on aurait plus craindre. Car ce qui compte ici, ce sont les rencontres riches en histoires personnelles. “Avec ce programme, je souhaitais permettre à des personnes qui n’ont pas forcément l’opportunité de partager leur point de vu ou leur vécu de pouvoir se livrer directement à notre public“.
Des rencontres touchantes
Ces témoignages, très émouvants nous éclairent souvent sur la manière dont les LGBT doivent composer avec leurs traditions. Ils nous ouvrent aussi à d’autres approches du genre. On pense à cette région en Inde où il est de coutume que les hommes se travestissent en femmes pour célébrer une divinité. “C’est important de se rendre compte que notre définition des choses n’est pas forcément une vérité générale“.
Dans ces échanges passionnants, Karl sait parfaitement trouver la juste distance pour mettre en valeur la parole de son interlocuteur, sans oublier de distiller ça et là sa fantaisie légendaire. On se souviendra longtemps de ce passage où il fait des essayages dans une boutique de sari ou encore de sa rencontre émouvante avec un sculpteur grec (hétéro) qui a noué une magnifique relation quasi filiale avec un jeune photographe queer. “Le partage entre deux générations, c’est quelque chose qui me touche énormément. Mon meilleur ami a 54 ans. Tous mes amis sont généralement plus âgés” explique-t-il.
“Il y a eu de l’humain, il y eu du rire, il y a eu de la performance“, synthétise Karl. Une bonne manière de résumer ces “voyages” extraordinaires qui, on l’espère, connaîtront une belle destinée sur nos petits écrans.