Fellow Travelers : pourquoi il ne faut pas rater cette série gay avec Matt Bomer et Jonathan Bailey
« Fellow Travelers” traverse lâhistoire sombre des Etats-Unis, du Maccarthysme aux annĂ©es sida, Ă travers lâidylle secrĂšte dâun couple gay. PortĂ©e par les deux acteurs out du moment, cette mini-sĂ©rie est enfin diffusĂ©e en France sur Canal+. Ă voir absolument.
En 1950, Hawkins Fuller, joué par Matt Bomer, rencontre lors d’une soirée électorale Tim Laughlin, interprété par Jonathan Bailey. Le premier est un charismatique héros de guerre qui intègre le Département d’État (le ministère des Affaires étrangères américain) à Washington. Le second est un jeune fervent catholique qui va bientôt rejoindre l’équipe de McCarthy, le Sénateur qui va lancer sa fameuse chasse aux communistes d’abord, aux homosexuels ensuite.
Entre Hawkins et Tim commence une longue histoire d’amour qui les fait traverser un pan entier de l’histoire des luttes pour les droits LGBT+ (À l’époque, l’homosexualité était interdite dans l’immense majorité des états américains). Leur idylle va courir dramatiquement jusqu’aux années sida.
Fellow Travelers bouleverse, choque, met en colère quelquefois, tant ce qu’elle décrit nous rappelle que nos droits ont été acquis après de longues luttes et qu’ils restent fragiles. On ne sort pas indemne de cette mini-série. On en sort cassés par l’émotion, mais aussi plus forts et plus fiers de ceux qui se sont battus pour que nous puissions vivre aussi librement aujourd’hui.
Un scénario-vérité
C’est Ron Nyswaner qui a écrit cette adaptation télé du roman de Thomas Mallon. Peu connu en France, cet auteur l’est énormément au sein de la communauté LGBT+ internationale. On lui doit, entre autres, les scénarios de Philadelphia ou de My Policeman… Il fait même partie des intervenants du documentaire multi récompensé sur l’image de l’homosexualité au cinéma, The Celluloïd Closet.
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Ron Nyswaner aime placer volontairement des phrases éminemment politiques. Dans Fellow Travelers, celle que dit, avec un sourire cynique, le conseiller d’un gouverneur au sujet des victimes du sida, est glaçante : « Il n’y en a pas assez pour qu’on se mouille, ou trop, selon où on se situe… »
Ron Nyswaner a d’ailleurs déclaré qu’il avait puisé dans ses propres souvenirs pour rendre la mini-série encore plus proche d’une réalité qui fait, au final, terriblement froid dans le dos…
Hawkins et Tim, Tim et Hawkins
Les histoires d’amour gays sont rarement simples. Celle des deux héros de Fellow Travelers l’est peut-être encore moins en raison du contexte. Le poids du conservatisme religieux est étouffant. Tim se bat avec courage entre sa foi qui lui interdit d’être ce qu’il est et son amour désespéré pour Hawkins. De l’autre côté, ce dernier vit sa vie de gays à coup d’arrangements avec les codes mais aussi avec ses sentiments, quitte à faire souffrir ceux qui sont aspirés par sa spirale du mensonge : sa femme, ses proches, Tim aussi…
En visionnant la mini-série, on se prend à se demander comment on aurait traversé une telle période. La réponse n’est pas vraiment évidente, tant ce que les lesbiennes et les gays ont dû endurer de discriminations, de violence, de honte, est inimaginable… On comprend aussi naturellement la dette que nous avons pour ces femmes et pour ses hommes pour qui vivre n’était pas suffisant : il leur fallait survivre !
Cette série fera vite partie des classiques de notre histoire : un peu comme Queer As Folk ou plus récemment It’s A Sin… Pour Jock, Fellow Travelers est définitivement la série à voir en ce moment.