“Sans jamais nous connaître”, “Nuit noire en Anatolie”, “Le Molière imaginaire” : les films gay à voir au ciné cette semaine
Est-ce l’effet de la Saint-Valentin ? Ce mercredi 14 février, plusieurs films à thématique LGBT arrivent sur les grands écrans dont le très attendu drame fantastique avec Andrew Scott et Paul Mescal.
Sans jamais nous connaître, de Andrew Haigh
Réalisateur du déjà très remarqué Week-end, Andrew Haigh est passé du côté des grands avec ce long-métrage produit par la Fox. Et au vue de l’émotion qu’il a suscité outre-atlantique et dans tous les festivals où il a déjà été présenté, Sans jamais nous connaître (All of Us Strangers) a tout pour devenir culte.
Drame romantique et fantastique, Sans jamais nous connaître fait le portrait d’un scénariste en mal d’inspiration qui renoue avec les fantômes de ses parents en même temps qu’il redécouvre l’amour avec un voisin, seule âme vivante d’un immeuble isolé de la banlieue londonienne.
Ici, le réalisateur anglais brouille délibérément les pistes. Fantasme et réalité, passé et présent, morts et vivants se font écho pour mieux s’entrechoquer. Si cette structure circulaire et alambiquée alourdit parfois le récit, Andrew Haigh montre une nouvelle fois un vrai talent dans les scènes intimes et dans la manière de traiter des sujets qui nous concernent tous (le deuil, le coming out aux parents, la manière dont est perçue l’homosexualité en fonction des générations, le sentiment d’être en marge)…
Andrew Scott et Paul Mescal ne sont évidemment pas étrangers à la force d’attraction de Sans jamais nous connaître. La rencontre de leurs deux solitudes donne lieu à des séquences charnelles où l’alchimie est palpable. Et comme souvent chez Andrew Haigh, les personnages ne se livrent jamais aussi bien qu’après avoir fait l’amour. On ressort du film le cœur lourd et encore plein d’une petite musique, certes mélancolique, mais pourtant si vraie.