Témoignages : « Avec mon mec, on est fan des plans exhib’ »
Pour les câlins, certains d’entre nous préfèrent l’ambiance cosy d’une chambre à coucher, la discrétion d’une cabine de sauna, et d’autres aiment au contraire le faire aux yeux de tous, comme pour rajouter du piment à leur relation. Nos témoins racontent…
« La première fois que nous avons fait l’amour en public, je n’étais pas très fier. J’avais l’impression que les mecs qui nous regardaient, me jugeaient. J’avais peur aussi qu’ils aient envie de participer et ça, je ne le voulais pas… ».
Pierre-Henri (43 ans, de Montpellier) se souvient très bien de son premier plan exhib dans un cruising. Il en avait parlé longuement avec Martial, son compagnon. L’idée les excitait mais ils n’en connaissaient pas vraiment les codes. Martial (51 ans) précise : « S’exhiber quand on est dans l’intimité absolue relève du bizarre pour beaucoup de gens. Pour nous, c’est montrer à tous, la force de notre amour. Je ne partage pas Pierre-Henri. Je partage l’image de notre plaisir… » L’exhibition va beaucoup plus loin cérébralement qu’un plan classique. Il intègre le regard des autres dans l’acte. Et avec le regard, l’envie, la jalousie, l’excitation des voyeurs consentants décuple le plaisir des deux protagonistes. Il en va aussi d’une forme de performance dans le jeu des exhibs : « Jusqu’où iront-ils ? ».
Le plus important dans l’exhibition, c’est la maîtrise totale du rapport par ceux qui le pratiquent : ils arrêtent quand ils veulent, ils jouissent ou non, ils montrent que ce qu’ils veulent… Attention néanmoins pour ceux qui sont adeptes des plans en extérieur. Réprimée par la loi, l’exhibition sexuelle ” est punie d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende ” (article 222-32 du Code pénal). Ça peut faire cher le touche-pipi sur un lieu de drague !
« Il est trop fier de moi »
« J’avais une image de l’exhibition un peu dégradée. Par méconnaissance, j’avais l’impression qu’on me prendrait pour quelqu’un de facile et d’accessible. Ce que je ne suis pas vraiment. Et surtout, j’avais peur que quelqu’un que je connaisse puisse me voir. » Daniel (58 ans, de Paris) résume assez bien les craintes liées à l’exhibitionnisme. A travers cette pratique, on se livre totalement. La pudeur n’est plus de mise. Daniel ajoute : « Je ne suis pas très à l’aise avec mon corps. J’ai d’ailleurs tendance à le dissimuler. C’est le cas depuis ma plus tendre enfance. Mais là, quand je fais l’amour avec mon chéri devant tout le monde, il y a quelque chose en plus. Je sens qu’il est trop fier de moi. Et c’est quand même très flatteur… »
Son homme, Tristan (53 ans) tient quand même à préciser : « Nous sommes de vrais exhibitionnistes mais nous ne faisons pas que ça… Nous adorons tout autant nos plans câlins dans notre lit. » Et les voyeurs ? Qu’en pensent-ils ?
« Je baise par procuration ! »
Nous avons demandé à Jonathan (34 ans, de Mulhouse), un voyeur, ce qu’il ressentait quand il voyait un couple faire l’amour. « Regarder deux mecs qui prennent leur pied ensemble ne m’intéresse que s’ils prennent du plaisir à s’exhiber. Si je vois dans leur regard une vraie envie de partager. Il m’est, bien sûr, arrivé de rentrer dans la danse avec eux, mais ce n’est pas ma priorité. J’aime voir les mecs jouir entre eux. Et je trouve que la complicité exhib-voyeur est quelque chose de très fort.
Je baise par procuration. Je suis plutôt actif et quand je regarde un autre actif s’occuper de son mec, je deviens fou. Il y a un mélange d’envie d’être à sa place et d’admiration réelle quand je vois son passif prendre vraiment son pied avec son actif. Il y a dans l’exhibition une définition très précise des rôles de chacun. Certains ne le comprennent pas toujours. Le voyeur doit rester à sa place à moins d’avoir été invité à participer. Personne autre que les deux exhibs n’a le droit de s’immiscer dans ce qui est quand même, il faut le rappeler, un super acte d’amour… »